L’attentat de la rue Copernic du 3 octobre 1980 avait fait quatre morts. / STF / AFP

La cour d’appel de Paris a ordonné, vendredi 26 octobre, une nouvelle expertise avant de se prononcer sur le non-lieu dont a bénéficié Hassan Diab, l’unique suspect de l’attentat de la rue Copernic qui avait fait quatre morts devant une synagogue parisienne en 1980, a appris l’AFP auprès d’avocats du dossier.

Les magistrats ont demandé ce supplément d’information pour qu’un juge d’instruction antiterroriste fasse réaliser une contre-expertise graphologique d’ici au 15 février 2019, ont précisé des sources proches du dossier. « La cour a un doute (…) et elle veut fermer toutes les portes avant de se prononcer », a réagi l’avocat de M. Diab, Me William Bourdon.

« Elle a un doute sur un point qui a fait l’objet de nombreux travaux » et « des experts internationaux ont mis en pièces les expertises initiales », a-t-il ajouté. « En aucune façon, elles ne sauraient constituer un élément à charge contre M. Diab », a-t-il estimé après ce « nouveau rebondissement qui laisse confiant sur l’issue finale ».

« Une déception »

Jamais revendiquée, l’attaque avait été attribuée par les enquêteurs au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d’une scission du FPLP. Les renseignements français avaient fini par identifier Hassan Diab en 1999, qui a toujours contesté toute implication.

Libéré dans la foulée du non-lieu rendu en janvier dernier par les juges d’instruction, « faute de charges suffisantes », ce Libano-Canadien de 64 ans est, depuis, reparti au Canada. Mais le parquet de Paris, qui avait requis son renvoi aux assises, avait fait appel.

« C’est évidemment une déception », a réagi l’avocat d’une des victimes, Me Eric Morain, à l’annonce de la cour d’appel de Paris.

« J’espère que ça ne va pas apparaître par la suite comme une sorte de préparation pour les parties civiles à une décision totalement négative. (…) Les preuves, ça se débat devant une cour d’assises, pas au stade de l’instruction où on débat d’abord des charges. »

Cet attentat du 3 octobre 1980, qui avait fait également 46 blessés, avait été le premier à avoir frappé mortellement la communauté juive en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.