A Paris, les ambulanciers manifestent contre « l’uberisation de notre métier »
A Paris, les ambulanciers manifestent contre « l’uberisation de notre métier »
Une partie du périphérique parisien reste bloqué, lundi soir, par plusieurs centaines d’ambulances privées.
Plusieurs centaines d’ambulanciers manifestent à Paris, lundi 5 novembre, contre la modification de l’article 80 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), entrée en vigueur le 1er octobre et qui transfère le choix – jusqu’ici réservé aux patients – des ambulances privées aux établissements de santé.
Le cortège de véhicules est parti peu avant 8 heures, lundi matin, de la porte de la Villette, à Paris, pour ralentir puis bloquer dans les deux sens une partie du périphérique de la capitale tout au long de la journée. L’opération était toujours en cours, peu avant 18 heures et malgré l’arrivée d’une compagnie de sécurisation et d’intervention de la préfecture de Paris.
Un peu plus de 8h de blocage, 1800 ambulances mobilisées sur 3km de périphérique (chiffres organisateurs), 2 compag… https://t.co/BdVU283icG
— zahrabtls (@Z)
A l’occasion d’une journée de mobilisation nationale contre cette mesure, des opérations escargot ont également été menées dans le sud de Lille (Nord) et devant le CHU de Nancy-Barbois (Meurthe-et-Moselle), dans la journée de lundi.
Le financement des transports hospitaliers, coeur du problème
La modification de l’article 80 transfère du patient aux établissements de santé la responsabilité du financement des transports hospitaliers. La Sécurité sociale verse, désormais, un budget « transport » aux établissements, qui font à la place du client le choix de leur service privé d’ambulance.
Cette mesure vise à éviter la fraude, mais les ambulanciers l’accusent de détruire leur autonomie et leurs conditions de travail, puisque les hôpitaux seraient amenés à réaliser des appels d’offres auprès des différentes entreprises de transports sanitaires. Les plus petites entreprises d’ambulances pourraient alors être désavantagées face aux tarifs proposés par les flottes d’ambulanciers plus importantes.
L’un des manifestants, interrogé lundi matin sur France Bleu, parle d’« uberisation de [son] métier » :
C’est la porte ouverte aux grands groupes qui, pour reprendre notre boulot, sont prêts à faire des remises énormes. Nous, on a des tarifs réglementés, c’est compliqué même de faire 10 % de remise alors que les grands groupes peuvent faire des 30 % de remises ce qui va nous tuer à petit feu.