Elections européennes : l’Allemand Weber investi chef de file des droites
Elections européennes : l’Allemand Weber investi chef de file des droites
Le Monde.fr avec AFP
Au terme d’un scrutin sans suspense, le Bavarois âgé de 46 ans a obtenu 492 des 619 voix des délégués du Parti populaire européen appelés à voter.
L’Allemand Manfred Weber a été investi, jeudi 8 novembre, à Helsinki, chef de file de la droite européenne pour les élections du Parlement européen de mai 2019, qui devraient voir une forte montée des populismes. Au terme d’un scrutin sans suspense, le Bavarois âgé de 46 ans a obtenu 492 des 619 voix des délégués du Parti populaire européen (PPE) appelés à voter, selon les résultats proclamés officiellement au congrès.
Son adversaire, le Finlandais Alexander Stubb, 50 ans, qui faisait figure d’outsider, en a obtenu 127. Deux votes ont été invalidés. Si le PPE reste la première force au Parlement européen à l’issue du scrutin de mai, M. Weber pourrait prétendre à la succession du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.
Cet homme discret et sans grand charisme, grand connaisseur des arcanes européennes mais sans aucune expérience gouvernementale en Allemagne, a promis dans son dernier discours de « construire une Europe plus unie, plus protectrice et plus ambitieuse ». M. Weber, qui dirige le groupe du PPE au Parlement européen, s’est présenté comme un modéré, capable de surmonter les divisions de cette formation en perte de vitesse face aux montées des extrêmes sur fond de débat sur l’immigration dans l’UE.
Grand mercato après les européennes
Le poste de président de la Commission européenne – occupé depuis 2004 sans discontinuité par un membre du PPE – fait partie du grand chamboule tout qui suivra les européennes organisées dans l’UE du 23 au 26 mai, avec ceux de la présidence du Conseil européen, du Parlement européen, de la Banque centrale européenne et du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère. Un marchandage où le PPE devrait jouer un rôle clé.
Le congrès d’Helsinki a été une démonstration d’unité de cette formation, pourtant fortement tiraillée par la place en son sein de Viktor Orban et de son parti le Fidesz, accusés de bafouer les valeurs européennes, en particulier sur l’accueil des migrants. Lors de son discours jeudi, le dirigeant hongrois a été chaleureusement applaudi par un nombre important de délégués, où il a répété que sans les nations l’Europe perdrait ses identités culturelles, tout en condamnant « l’Europe sans racines » des libéraux, socialistes et des Verts. « Le PPE est le parti des champions, notre victoire est encodée dans notre ADN », a lancé M. Orban, donnant son soutien appuyé à M. Weber, contre Stubb, qui s’était montré plus critique à son égard.
Sans nommer le dirigeant hongrois, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a lancé des piques masquées contre ce dernier, se montrant le plus virulent de tous les orateurs au congrès à l’égard d’Orban. « Nous ne pouvons souscrire à l’argument selon lequel la protection efficace de la frontière européenne, de notre territoire et de notre identité signifie défier les règles de la démocratie libérale », a-t-il lancé. Selon le dirigeant hongrois, la démocratie libérale a échoué et n’est plus à même de garantir les racines chrétiennes de son pays. Il lui préfère le terme de démocratie chrétienne.
M. Weber n’est pas assuré de devenir le président de la Commission européenne. Il devra être capable de rassembler sur son nom les suffrages de plusieurs familles politiques pour être investi par le Parlement européen.