Le ministre des finances sud-coréen limogé, Kim Dong-yeon. / Kim Hong-Ji / REUTERS

A l’international, Moon Jae-in s’est fait connaître pour son rôle dans la spectaculaire détente en cours avec le voisin du Nord. Mais à domicile, sa politique économique est de plus en plus sujette à controverse. Le président sud-coréen a limogé, vendredi 9 novembre, les deux grands manitous de l’économie, dont son ministre des finances.

Le ministre Kim Dong-yeon et le chef de cabinet chargé de la stratégie politique, Jang Ha-sung, ont été démis de leurs fonctions et remplacés, a annoncé un porte-parole de la présidence. M. Kim est remplacé par Hong Nam-ki tandis que M. Jang l’est par Kim Soo-hyun, conseiller aux affaires sociales de M. Moon.

D’après la presse, les deux hommes se disputaient sur la façon de remédier aux difficultés de la onzième économie mondiale. Le ministre des finances souhaitait revenir sur la politique de redistribution, y compris le salaire minimum, tandis que M. Jang voulait poursuivre sur la même voie.

Un taux de chômage en hausse

Le gouvernement de M. Moon a nettement augmenté le salaire minimum, réduit la durée du temps de travail et transformé des contrats de travail temporaires en contrats à durée indéterminée dans le cadre d’une politique de redistribution destinée à stimuler une « croissance portée par les revenus ». Il s’agit d’un revirement complet par rapport au modèle de croissance passé, porté par les exportations et les investissements des énormes conglomérats sud-coréens, et qui a vu l’économie sud-coréenne se hisser au quatrième rang asiatique.

Les critiques du gouvernement affirment que cette politique a eu l’effet inverse de celui escompté, en aggravant la situation des gens aux revenus les plus faibles et en forçant les petites entreprises à licencier, tandis que les mastodontes hésitent à investir au vu du renforcement des régulations.

Le mois dernier, la banque centrale avait ramené sa prévision de croissance annuelle à 2,7 %, contre un taux effectif de 3,1 % en 2017. Au troisième trimestre, le taux de chômage a avancé de 0,4 %, à 3,8 %, le taux de chômage des jeunes s’établissant à 9,4 %, soit son plus haut niveau depuis 1999.