Jusqu’à sept ans de prison pour cinq membres de la filière djihadiste de Roubaix
Jusqu’à sept ans de prison pour cinq membres de la filière djihadiste de Roubaix
Le Monde.fr avec AFP
Cette filière avait permis à une dizaine de jeunes de gagner les rangs de l’organisation Etat islamique en 2013 et 2014. La plupart sont présumés morts en Syrie ou toujours sur place.
Cinq personnes ont été condamnées vendredi 9 novembre à Paris à des peines allant de deux ans avec sursis à sept ans de prison ferme pour leur participation à la filière djihadiste dite de Roubaix (Nord) vers la Syrie. Cette filière avait permis à une dizaine de jeunes de gagner les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) en 2013 et 2014. La plupart sont présumés morts en Syrie ou toujours sur place.
Le tribunal correctionnel a donc jugé uniquement cinq prévenus : quatre hommes pour avoir apporté de France un soutien logistique ou idéologique, et une femme, seule « revenante » de Syrie du groupe. Celle-ci, Mélodie H., 26 ans, a été condamnée à cinq ans d’emprisonnement – dont trois ans et demi de sursis assorti d’une mise à l’épreuve comprenant notamment une obligation de soins. Entre 2014 et 2015, elle avait passé cinq mois à Rakka, alors « capitale » de l’EI en Syrie, où elle avait rejoint un Roubaisien « épousé » sur Skype.
Peines requises plus lourdes
M’Barek Chaabi, 62 ans, qui tenait jusqu’en 2015 une librairie islamique à Lille, a été condamné à six ans de prison, avec période de sûreté des deux tiers, pour avoir joué un rôle de « recruteur idéologique » et tenté de financer la cause par le biais d’escroqueries. Saïd Asboul, qui avait cherché en vain à gagner l’Afghanistan en 2011, a été condamné à sept ans de prison avec deux tiers de sûreté pour avoir essayé d’aller en Syrie en 2013 – il avait été refoulé en Turquie – et avoir fourni des contacts à des candidats au djihad. Il avait refusé d’être extrait de sa cellule pour assister à son procès.
Hakim F., 25 ans, qui avait cherché à se rendre en Syrie et avait convoyé quatre jeunes à l’aéroport au moment de leur départ, a reçu cinq ans d’emprisonnement, dont deux sous bracelet électronique et trois avec sursis et mise à l’épreuve. Enfin, Sophian N., jugé uniquement pour financement et non pour association de malfaiteurs à visée terroriste, a été condamné à deux ans avec sursis et 2 000 euros d’amende pour avoir envoyé 1 900 euros à son frère en Syrie. Le parquet avait requis des peines plus lourdes.