Donald Trump, le 9 novembre à Washington. / KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Les Etats-Unis ont commencé, vendredi 9 novembre, à rejeter automatiquement les demandes d’asile déposées par des personnes ayant traversé illégalement la frontière avec le Mexique. Une décision politique de la Maison Blanche qui vise à tenter de décourager les migrants centraméricains, ayant formé notamment une « caravane » de 4 000 personnes, de gagner le pays.

Le président Donald Trump a signé un décret pour essayer de mettre fin à l’afflux de migrants sans papiers, dont la majorité demande l’asile après avoir fui la violence dans leur pays. « La migration de masse et continue d’étrangers n’ayant aucune raison d’être admis aux Etats-Unis par notre frontière sud a provoqué une crise et sape l’intégrité de nos frontières », a déclaré M. Trump dans le texte.

Recours en justice

Le décret a aussitôt été dénoncé comme violant les droits des demandeurs d’asile, et la puissante organisation de défense des libertés civiques ACLU a déposé un recours en justice. « La loi américaine autorise spécifiquement les individus à demander l’asile, qu’ils soient arrivés ou non à travers un point d’entrée », avait déclaré dès jeudi dans un communiqué un porte-parole de l’association. « Il est illégal de contourner ce principe. »

Mais des responsables américains jugent que, puisque le Mexique est le premier pays considéré comme sûr où les migrants arrivent depuis le Guatemala, le Salvador et le Honduras, c’est là que les demandes devraient être déposées. « Le Mexique est sans aucun doute un pays sûr pour ces individus fuyant la persécution », a dit un responsable du gouvernement Trump à des journalistes vendredi. « Nous voulons que les gens viennent dans notre pays, mais ils doivent venir de manière légale », a déclaré M. Trump avant de s’envoler pour la France.

Le décret présidentiel américain dit clairement que M. Trump veut que le Mexique gère cette question. Il précise que le rejet automatique des demandes d’asile déposées par des personnes traversant illégalement la frontière se poursuivra pendant quatre-vingt-dix jours ou jusqu’à ce qu’un accord « permettant aux Etats-Unis de renvoyer les étrangers au Mexique » soit conclu.

Donald Trump avait fait de l’immigration son principal thème de campagne avant les élections de mi-mandat du 6 novembre, dénonçant régulièrement une « invasion ». Son décret est censé soulager un système déjà surchargé, quelque 700 000 cas actuellement en attente dans les tribunaux. Durant les cinq dernières années, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile a augmenté de 2 000 %, selon le département de la sécurité intérieure, précisant que moins de 10 % d’entre elles sont, finalement, acceptées.

Une caravane de 1 200 migrants relance les tensions entre le Mexique et les Etats-Unis
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