Ushuaïa TV, mardi 13 novembre à 20 h 40, documentaire

Il y a du sable, une chaleur qui vous assèche la gorge et le silence. On pourrait croire qu’il n’y a rien d’autre dans le Sahara. « Mais ce qui embellit le désert, dit le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, c’est qu’il cache un puits quelque part. » Le documentaire Une oasis d’espoir au Maroc, réalisé par Jean-Baptiste Pouchain et Nicolas Van Ingen, raconte une belle histoire, de celles qu’on entend parfois près d’un feu de bivouac sous un ciel rempli de milliers d’étoiles. Elle met en parallèle l’histoire du Drâa, le plus long fleuve du Maroc, et celle d’une oasis baptisée Ergsmar ou « Petit paradis ».

Pendant des millénaires

Dans la vallée du Drâa, à 30 kilomètres en aval du village de M’Hamid el Ghizlane, il y avait de l’eau. Des nomades y ont vécu ou y sont passés pendant des millénaires. Mais au milieu des années 1970, victime en amont de la construction d’un barrage et de la désertification, l’oasis a été abandonnée. Ensevelie sous le sable, elle n’a toutefois pas disparu de la mémoire des hommes.

Tahar El Ammari a trouvé de l’eau dans les nappes phréatiques et l’a fait remonter à la surface grâce à une motopompe

Tahar El Ammari a décidé de redonner vie au lieu où il est né. Avec courage et abnégation, ce fils d’anciens éleveurs et agriculteurs de la tribu des Aaribes a désensablé, irrigué, planté, cultivé… Comme le prouve la présence d’animaux (oiseaux, insectes, crapauds…), la biodiversité est revenue. Tahar El Ammari a trouvé de l’eau dans les nappes phréatiques et l’a fait remonter à la surface grâce à une motopompe. Il a ensuite irrigué cette terre fertile et limoneuse grâce à un réseau de canaux qu’il a conçu. Aujourd’hui, il récolte oignons, tomates, figues, navets, carottes, coriandre, dattes…

Tout est produit naturellement, sans pesticides ni produits chimiques, et vendu sur place, au village et dans la structure touristique qui a été développée dans ce coin de désert abandonné lors de la sédentarisation. « Quand on mange ses propres produits, le goût et la sensation sont toujours différents », se félicite Tahar El Ammari dans ce film où le soin a été apporté aux images autant qu’à la narration. « Le désert appartient à ces paysages capables de faire naître en vous certaines interrogations, a écrit le naturaliste Théodore Monod, qui l’a arpenté à pied ou à dos de chameau pendant des décennies. Il est beau parce qu’il est propre et ne ment pas. »

Une oasis d’espoir, de Jean-Baptiste Pouchain et Nicolas Van Ingen (France, 2017, 55 min). ushuaiatv.fr