Denis Pouchiline, le 9 novembre à Donetsk. / ALEKSEY FILIPPOV / AFP

Le chef séparatiste ukrainien Denis Pouchiline, élu dirigeant de la région sécessionniste de Donetsk lors d’une élection dénoncée comme illégitime par Kiev et les Occidentaux, a promis mercredi 14 novembre de poursuivre « l’intégration » de sa république autoproclamée avec la Russie. « L’orientation vers la Russie sera poursuivie. Il s’agit non seulement d’une intégration culturelle et sociale, mais aussi économique », a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse depuis le scrutin qui s’est tenu dimanche.

« Nous ne voulons pas être une région subventionnée. Le Donbass est capable non seulement de gagner sa vie, mais aussi de devancer de nombreux Etats développés », a assuré M. Pouchiline, qui exerçait déjà les fonctions de dirigeant par intérim depuis la mort de son prédécesseur dans un attentat en août. Il a affirmé que l’Est séparatiste prorusse du pays « avait déjà appris à vivre sans l’Ukraine », disant par ailleurs ne pas s’attendre à une « escalade militaire » dans un conflit qui a fait plus de 10 000 morts en quatre ans.

80 % de participation aux scrutins

Selon les autorités séparatistes, M. Pouchiline a largement remporté le vote de dimanche avec plus de 60 % des suffrages. A Louhansk, autre région séparatiste, le chef par intérim Léonid Pasetchnik a obtenu 68 % des votes et remporté le scrutin. La participation a atteint près de 80 % dans les deux territoires, selon les autorités séparatistes. Ces scrutins organisés localement ont été condamnés par l’Ukraine, l’Union Européenne et les Etats-Unis, qui ne reconnaissent pas leurs résultats.

Les deux républiques séparatistes de l’est de l’Ukraine, celles de Donetsk et Louhansk, ont proclamé unilatéralement leur indépendance en 2014 et disent vouloir rejoindre à terme la Fédération de Russie. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les séparatistes, ce que celle-ci dément malgré de nombreuses preuves.

Des accords de paix signés en février 2015 sous médiation franco-allemande à Minsk ont permis de réduire considérablement les affrontements, mais des flambées de violence éclatent régulièrement sur la ligne de front. Le volet politique de ces accords est resté lettre morte, les belligérants se rejetant la responsabilité de cet échec.