Sri Lanka : après des bagarres au Parlement, l’ancien premier ministre veut être rétabli dans ses fonctions
Sri Lanka : après des bagarres au Parlement, l’ancien premier ministre veut être rétabli dans ses fonctions
Le Monde.fr avec AFP
Le nouveau premier ministre nommé par le président a fait l’objet d’une deuxième motion de censure au Parlement, secoué par des violences entre députés.
Les députés sri-lankais se battent dans l’enceinte de l’Assemblée, à Colombo, le 16 novembre 2018. / STRINGER / REUTERS
L’ex-premier ministre du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, dont la destitution à la fin d’octobre a provoqué une crise politique dans le pays, a réclamé vendredi 16 novembre d’être rétabli dans ses fonctions. Une motion de censure, la deuxième en trois jours, contre son successeur, Mahinda Rajapakse, a été adoptée vendredi par le Parlement.
Plus tôt dans la journée, la Chambre des représentants a été le théâtre, pour le deuxième jour de suite, de scènes de violences entre députés. Le président de la chambre, Karu Jayasuriya, a été empêché de rejoindre le perchoir pendant près d’une heure par un groupe de députés et n’a pu y accéder que sous la protection de policiers non armés et d’assistants parlementaires. Ils ont dû ensuite le protéger des jets de livres et de fournitures de bureau lancés par des partisans de Mahinda Rajapakse.
Un parlementaire, Gamini Jayawickrema Perera, a rapporté qu’on lui avait lancé de l’eau mêlée à de la poudre de piment et qu’il avait dû se faire soigner au centre médical du Parlement. Un député de gauche, Vijitha Herath, a expliqué avoir été frappé à la tête par un rival avec un exemplaire de la constitution.
Inquiétudes sur la santé de l’économie
L’île de l’océan Indien est plongée dans une crise constitutionnelle depuis que, le 26 octobre, le président, Maithripala Sirisena, a limogé M. Wickremesinghe pour le remplacer par M. Rajapakse, ancien homme fort du Sri Lanka (2005-2015).
« Revenons au statu quo. Le pays a besoin de stabilité. C’est le plus important », a déclaré M. Wickremesinghe aux journalistes étrangers, dans sa résidence officielle qu’il refuse de quitter depuis son limogeage. Il s’est dit prêt à travailler avec le président Sirisena malgré leur conflit de caractère qui a provoqué la crise constitutionnelle. Le président n’a pas réagi à cette proposition.
La crise paralyse le gouvernement et les inquiétudes sur la santé de l’économie et la capacité du Sri Lanka à rembourser sa gigantesque dette extérieure vont croissant.