Duel pour l’ancien siège de Manuel Valls : le maire d’Evry, soutenu par La République en Marche (LRM), et la candidate Insoumise, les deux favoris du scrutin, se sont qualifiés dimanche 18 novembre pour le second tour de la législative partielle en Essonne, qui aura lieu le 25 novembre.

L’ancien chef du gouvernement a démissionné début octobre et annoncé sa candidature à la mairie de Barcelone, laissant vacant son siège de député dans la première circonscription de ce département, un poste pour lequel onze candidats étaient en lice.

Francis Chouat, bras droit historique de Manuel Valls, est arrivé en tête avec 29,99 % des voix, devant la candidate de La France Insoumise (LFI) Farida Amrani (17,82 %) et le candidat du Rassemblement national (RN), Grégory Saillol (13,72 %).

« Un pari manqué » pour la France Insoumise

Le scrutin a cependant très peu mobilisé : seuls 18,08 % des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes, bien loin du taux de participation déjà faible des législatives en juin 2017 (40,11 %).

« Dans une abstention malheureusement trop importante, c’est un résultat qui conforte une offre politique nouvelle que nous avions proposé il y a maintenant à peine sept semaines », a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) M. Chouat. Maire d’Evry depuis 2012, il est soutenu par LRM dont la priorité assumée est de faire barrage à LFI. Les cinq autres maires de la circonscription partagent cet objectif.

« Cette campagne a été présentée comme un match entre Valls et Mélenchon, ou Mélenchon et Macron », a-t-il poursuivi. « Je constate qu’avec 30 % des voix et 12 points de plus que la candidate de La France insoumise, ce pari a été manqué. »

L’ex-député, qui a voté à Evry dimanche matin, a « salué le formidable score de [son] ami ». « Son véritable ancrage et sa capacité de rassemblement lui permettront de vaincre dimanche prochain le populisme et les discours de haine », a-t-il ajouté sur Twitter.

Lors du précédent scrutin, M. Valls avait été élu avec une très courte avance (139 voix) devant Farida Amrani, dans une ambiance extrêmement tendue. Cette dernière avait porté plainte pour fraude, une plainte qui avait finalement été classée sans suite.

Une volonté de faire barrage à l’extrême droite

Dimanche soir, Mme Amrani a salué le « message clair » des électeurs, appelant « l’ensemble des forces progressistes à se rassembler » autour de sa candidature. « Le score très haut du Rassemblement national nous oblige à agir avec responsabilité. Nous entendons cette colère qui s’exprime dans les urnes. Elle doit se traduire dimanche prochain par un vote utile, avec lequel nous combattrons sans pitié la politique de Macron », a-t-elle déclaré.

La candidate Europe Ecologie-Les Verts (EELV)- Parti socialiste (PS) Eva Sas est arrivée en quatrième position (10,53 %), devant le Républicain (LR) Jean-François Bayle (10,21 %) et le communiste Michel Nouaille (8,43 %). Ce dernier a appelé à voter pour la candidature de LFI, a rapporté Mme Amrani sur Twitter. « Notre position elle est claire, c’est de faire barrage à la droite et l’extrême droite. M. Chouat est un proche de Macron, nous soutiendrons la candidature d’Amrani », a déclaré dimanche soir le Parti communiste départemental.

Pour La France insoumise », cette élection devait servir de test après l’épisode des perquisitions au siège de la France insoumise et au domicile de M. Mélenchon, qui s’estime victime de « persécution politique ». Dimanche soir, le leader de LFI a adressé ses « félicitations » à Mme Amrani, en tête à Corbeil-Essonnes et seconde dans la circonscription. « Au deuxième tour, le bulletin de vote contre Macron, c’est celui de Farida Amrani ! », a-t-il lancé sur Twitter.