Le maire de Grande-Synthe attaque l’Etat pour « inaction climatique »
Le maire de Grande-Synthe attaque l’Etat pour « inaction climatique »
Le Monde.fr avec AFP
Damien Carême explique que sa ville « peut être très impactée par le changement climatique » et menacée par la submersion marine en cas d’élévation du niveau de la mer.
« Le gouvernement ne fait pas suffisamment en matière de lutte contre le changement climatique, et donc met à mal l’avenir de ma commune », explique Damien Carême. / PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, a engagé lundi un recours gracieux auprès du ministre de la transition écologique, du premier ministre et du président de la République pour « inaction en matière de lutte contre le changement climatique ».
Ce recours gracieux a été déposé « pour que la France mette enfin en place les politiques nécessaires pour respecter les engagements que nous avons pris, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a affirmé l’avocate du maire, Corinne Lepage, confirmant une information du Parisien.
A partir de la réception du recours gracieux, le gouvernement dispose d’un délai de deux mois pour accéder à la demande du plaignant. « Si, dans les deux mois, on n’a pas de réponse ou si l’Etat nous répond “non”, on ira devant le juge », a affirmé l’ancienne ministre de l’environnement. « La commune de Grande-Synthe, particulièrement exposée au changement climatique, a un intérêt à ce que les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre soient effectives et importantes », a expliqué Mme Lepage.
En effet, la ville « peut être très impactée par le changement climatique, car Grande-Synthe est sur un territoire de polder inquiété par la submersion marine en cas d’augmentation du niveau de la mer », a expliqué Damien Carême. « Le gouvernement ne fait pas suffisamment en matière de lutte contre le changement climatique, et donc met à mal l’avenir de ma commune », a-t-il poursuivi.
Recours aux Pays-Bas, aux Etats-Unis
Face aux dérèglements climatiques, les recours en justice se multiplient dans le monde. Aux Pays-Bas en 2015, un tribunal, saisi par l’ONG Urgenda et 900 citoyens, a ordonné à l’Etat de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le pays de 25 % d’ici à 2020. Un jugement confirmé en appel en octobre.
Aux Etats-Unis, en 2015 également, une vingtaine d’enfants et adolescents ont déposé avec l’association Our Children’s Trust un recours devant un tribunal de l’Oregon, réclamant au gouvernement de baisser de manière significative les émissions de CO2.