C’est un « plan vivant » contre les « LGBTphobies » (aversion envers les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) qu’a présenté, mercredi 21 novembre, la maire de Paris, Anne Hidalgo, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville. « Nous avons tous été choqués, en état d’alerte par rapport à la recrudescence d’attaques et de violences LGBTphobes », a expliqué l’édile en préambule. Ces mesures interviennent en effet après plusieurs agressions violentes, pointées par les associations, et qui ont notamment conduit à un rassemblement parisien le 21 octobre, sur la place de la République.

Le plan présenté mercredi, pour lequel la municipalité a débloqué, dans un premier temps, une enveloppe de 100 000 euros, contient plusieurs types de mesures, regroupées sous « sept piliers », a détaillé le premier adjoint chargé du budget, Emmanuel Grégoire :

  • mise en place d’un observatoire et lutte contre les agressions et la haine LGBTphobes ;
  • inclusion en milieu scolaire ;
  • action dans les services publics parisiens ;
  • inclusion des personnes trans ;
  • soutien au milieu associatif ;
  • actions de communication ;
  • volonté d’entraîner les autres communes du Grand Paris dans cette lutte.

Dans ces grandes orientations, certains points sont du ressort de la municipalité, d’autres des services de l’Etat et d’autres encore d’acteurs, tels que le parquet, la préfecture de police, avec lesquels Mme Hidalgo a souligné vouloir mener « un travail conjoint ». Ainsi de la proposition de faire de la lutte contre le sexisme et les LGBTphobies une grande cause nationale en 2019, qui revient à l’Etat ; ou encore la décision de faire passer la Marche des fiertés par l’avenue des Champs-Elysées, suspendue à une autorisation de la préfecture de police.

La maire de Paris a aussi fait savoir, à cette occasion, qu’elle rencontrerait prochainement les géants de l’Internet pour lutter contre la diffusion des propos haineux en ligne.

Création d’un observatoire LGBTQI +

Au premier rang des annonces concernant directement Paris figure la création d’un observatoire parisien LGBTQI +. Composé d’associations et d’élus, il aura pour mission de diagnostiquer les difficultés rencontrées par ces communautés et d’être un lieu de ressources. Des points d’étape seront faits tous les trois mois, a précisé Anne Hidalgo.

Une attention particulière est portée dans ce plan aux personnes transsexuelles. « Leurs démarches de changement d’identité doivent être facilitées », a affirmé la maire de Paris, ce qui passera notamment par des efforts sur la formation des agents travaillant dans les services d’état civil. Cet accent mis sur la formation concernera d’ailleurs l’ensemble des fonctionnaires municipaux.

La maire de Paris, qui s’est dite inquiète, lors de cette conférence de presse, du report de la loi de révision de bioéthique, prévoyant l’extension de la PMA à toutes les femmes, a dit sa « fierté » d’accueillir à Paris des familles homoparentales. Une campagne de communication sur ce thème devrait être lancée prochainement, ainsi qu’une autre ayant pour thème le harcèlement dans les transports.

Le travail avec les associations

« C’est un travail sur le long terme, en coconstruction avec les associations, a salué, auprès du Monde, Sylvie Gras, la déléguée de l’association SOS Homophobie pour Paris et l’Ile-de-France. Certaines des mesures annoncées par Anne Hidalgo étaient déjà connues, mais le fait de les réactiver et d’insister sur l’accompagnement des partenaires de la Mairie de Paris est extrêmement important. »

Au-delà, les associations attendent désormais le plan gouvernemental de lutte contre l’homophobie, qui devrait être dévoilé prochainement.