Le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed Al-Nahayan, passe en revue une garde d’honneur à l’aéroport militaire d’Amman, en Jordanie, le 20 novembre 2018. / MUHAMMAD HAMED / REUTERS

L’affaire pourrait avoir des répercussions sur les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et les Emirats arabes unis. Le ministre britannique des affaires étrangères, Jeremy Hunt, s’est dit « profondément choqué » par la condamnation à la prison à perpétuité d’un Britannique, mercredi 21 novembre.

La première ministre britannique, Theresa May, s’est également déclarée « profondément déçue », ajoutant que son gouvernement allait continuer à intervenir auprès des autorités émiraties, lors d’une séance de questions devant le Parlement.

Entretiens sur la stratégie sécuritaire

Doctorant à l’université de Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, Matthew Hedges a été jugé par le tribunal fédéral d’Abou Dhabi pour espionnage au profit d’un pays étranger. « Ce verdict n’est pas ce que nous attendions d’un ami et partenaire de confiance du Royaume-Uni et va à l’encontre des assurances reçues », a poursuivi M. Hunt. Le ministre a souligné avoir évoqué le cas de Matthew Hedges avec le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed.

Matthew Hedges a été arrêté à l’aéroport de Dubaï le 5 mai, après s’être rendu aux Emirats arabes unis pour mener des entretiens sur la politique étrangère et la stratégie du pays en termes de sécurité. « L’audience a duré moins de cinq minutes et l’avocat [de la défense] n’était pas présent », a déclaré la porte-parole de sa famille, jointe par téléphone par l’Agence France-Presse (AFP).

A la mi-octobre, le procureur général des Emirats affirmait que le Britannique se servait de son statut de chercheur comme couverture et que les accusations contre lui se fondaient « sur des preuves ». Selon les médias émiratis, M. Hedges a trente jours pour interjeter appel de son jugement.