Igor Korobov, chef du renseignement militaire russe, meurt des suites d’une « longue maladie »
Igor Korobov, chef du renseignement militaire russe, meurt des suites d’une « longue maladie »
A 62 ans, il dirigeait le renseignement militaire russe, plus connue sous son vieil acronyme soviétique, le GRU, depuis 2016.
Le chef du service de renseignement militaire russe, Igor Korobov, est mort à 62 ans des suites d’une « longue maladie », après avoir dirigé deux ans ce service accusé de l’empoisonnement d’un ex-agent en Angleterre et de cyberattaques à travers le monde, ont déclaré, jeudi 22 novembre, les autorités.
Le général Korobov, qui était à la tête de la direction générale du renseignement (GRU) de l’état-major des armées depuis 2016, était entré dans l’armée soviétique en 1973 et avait rejoint le renseignement militaire en 1985. Il était visé par des sanctions de Washington, qui l’ont placé sur liste noire pour les ingérences présumées du GRU, à la réputation d’être la plus puissante agence d’espionnage russe, dans l’élection de Donald Trump en 2016.
Le ministre de la défense russe, Serguei Choïgou, a salué dans un communiqué la mémoire « d’un grand homme, un Russe fidèle et un patriote ». Le président russe, Vladimir Poutine, a aussi présenté ses condoléances « à sa famille, ses proches et ses collègues », a fait savoir aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Ils avaient un dialogue constant, en tant que commandant en chef et directeur d’un des grands services de renseignement », a-t-il précisé.
La plus puissante agence d’espionnage
Fondé en 1918, le GRU, longtemps considéré comme un rival du KGB pendant l’époque soviétique, est resté longtemps peu connu du grand public. Il fait partie des trois grandes agences de renseignement russes, avec le FSB, héritier du KGB spécialisé dans les affaires intérieures, et le renseignement extérieur civil (SVR).
Ces derniers mois, plusieurs pays occidentaux ont accusé le GRU d’être impliqué dans des cyberattaques et piratages dans le monde entier et Londres l’a mis en cause dans l’empoisonnement en mars en Angleterre d’un ex-agent double russe, Sergueï Skripal. Les autorités britanniques ont émis des mandats d’arrêt contre deux agents présumés du GRU, soupçonnés d’avoir perpétré l’attaque au Novitchok, un puissant agent innervant, contre l’ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, le 4 mars à Salisbury, en Angleterre.
Aux Etats-Unis, le GRU a notamment été accusé d’être à l’origine du piratage des ordinateurs du parti démocrate américain, prélude au scandale de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Dans cette affaire, douze Russes présentés comme des agents du GRU ont été inculpés en juillet. Ces accusations sont rejetées par la Russie.
Le successeur d’Igor Korobov n’a pas encore été désigné, ont précisé les agences d’information russes, citant un communiqué du ministère de la défense. Son prédécesseur Igor Sergoun était mort en janvier 2016. Le premier adjoint d’Igor Korobov, le vice-amiral Igor Kostioukov, est pressenti pour lui succéder, ont affirmé des sources militaires citées par l’agence de presse officielle TASS.