Passation de pouvoir au ministère de la transition écologique et solidaire entre Nicolas Hulot et François de Rugy, à Paris, mardi 4 septembre 2018. / Jean-Claude Coutausse

Trois mois après sa démission surprise du gouvernement, Nicolas Hulot sort de son silence, jeudi 22 novembre, sur le plateau de « L’Emission politique » de France 2.

Celui qui est redevenu la personnalité politique préférée des Français, selon des sondages, s’exprimera pendant plus d’une heure, débattant notamment avec le philosophe Alain Finkielkraut, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux et une agricultrice. Mais il sera également « interpellé par un “gilet jaune”, il y aura un dialogue », a annoncé la présentatrice de l’émission, Léa Salamé. « Il a très envie de parler de cette question-là. »

Promoteur d’une fiscalité écologique

Nicolas Hulot a plaidé pendant des années pour une fiscalité écologique plus importante afin de financer la transition énergétique et environnementale. La décision d’une augmentation de la taxe carbone « est d’ailleurs une petite victoire qu’il a remportée au début du mandat d’Emmanuel Macron », a noté mercredi sur France Inter son successeur François de Rugy. « Je ne doute pas qu’il assumera. »

Au-delà des « gilets jaunes », les sujets d’actualité liés aux combats de Nicolas Hulot ne manquent pas, à deux semaines de l’ouverture de la 24e conférence de l’ONU sur le climat (COP24) et à quelques jours de la présentation par le gouvernement de la feuille de route énergétique de la France qui doit notamment aborder la question de fermeture de réacteurs nucléaires.

« Il revient parler d’écologie, de cette transition écologique et solidaire, des enjeux, des solutions », a expliqué l’un de ses proches, le député LRM Matthieu Orphelin, assurant qu’il n’allait « pas régler ses comptes ». « Il a envie d’être utile, de faire avancer la cause et il y a mille façons de le faire », a-t-il ajouté, saluant le retour dans le débat public d’« une voix qui compte sur l’écologie ».

« Pas le même diagnostic sur l’état de la planète »

Il reviendra également sur son année de ministre, lors d’entretiens réalisés par le journaliste Thomas Sotto pendant un déplacement au pied du plus grand glacier français, la Mer de Glace, à Chamonix. Avec Emmanuel Macron, « on n’avait pas le même diagnostic sur l’état de la planète et sur les menaces qui pèsent sur l’humanité. Donc, à partir du moment où on n’a pas le même diagnostic, on ne propose pas le même traitement », explique-t-il dans un extrait diffusé sur Franceinfo.

L’émission prévoit également une séquence avec un invité surprise, a affirmé la rédactrice en chef, Alix Bouilhaguet :

« On a eu envie de lancer une invitation un peu originale qui ressemble moins à L’Emission politique au sens premier du terme mais qui sera assez agréable à écouter et à regarder. »

Le 28 août, en direct sur France Inter et sans avoir prévenu ni le président ni le premier ministre, le ministre de la transition écologique annonçait son départ, se disant « tout seul à la manœuvre » sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement. Depuis, l’ancien animateur télé, qui s’est dit soucieux de ne rien faire « pour nuire à ce gouvernement », a été très discret, démentant seulement préparer la sortie d’un livre et saluant de quelques tweets des mobilisations pour le climat dans la rue ou par des youtubeurs.