LES CHOIX DE LA MATINALE

Au programme de cette fin de semaine : l’artisanat d’art japonais, un récit en musique sur la guerre au Kurdistan, une performance chorégraphiée autour de l’histoire de France et plusieurs festivals.

EXPOSITION. Le bois sublimé par les artisans d’art japonais, à l’Espace Densan

Depuis l’été, les Parisiens découvrent, grâce à l’opération Japonismes 2018, les différentes facettes de l’art nippon à travers de nombreux spectacles et expositions. L’Espace Densan, lieu consacré à l’artisanat traditionnel japonais, profite de cette initiative pour exposer, jusqu’au 30 janvier 2019, des créations en bois témoignant de l’excellence d’artisans porteurs d’une culture où le beau accompagne le quotidien.

Deux techniques traditionnelles sont présentées, le « nagiso rokuro-zaiku », pratiqué depuis le XVIIIe siècle et qui consiste à placer la pièce de bois sur un tour de potier où elle subit une opération de meulage, et le « kamakura-bori », type de gravure sur un bois où est appliquée de la laque. Des pièces d’exception – plateaux, bols, vases, assiettes, miroirs, bijoux – ont été sélectionnées pour l’exposition et des artisans venus spécialement du Japon livreront leur savoir-faire lors d’ateliers ouverts au public. Sylvie Kerviel

Espace Densan, 8 bis, rue Villedo, Paris 1er. Du lundi au samedi, de midi à 20 heures. Jusqu’au 30 janvier 2019.

FESTIVAL. La « Grande Marée » déferle sur Brest et sa région

Affiche (détail) du festival Grande Marée, du 17 au 30 novembre 2018, à Brest et dans sa région. / ADAO

Organisé par l’Association pour le développement des arts de l’oralité (ADAO), le festival Grande Marée, consacré aux contes et récits, fête cette année ses 20 ans. Pour l’occasion, sont invités à Brest et dans différentes communes du Finistère, jusqu’au 30 novembre, plusieurs conteurs et conteuses représentant les divers courants des arts de la parole en France.

Sont ainsi programmés, entre les 23 et 25 novembre : Rémy Cochen, Fred Duvaud, Chirine El Ansary, Tony Havart (avec le musicien Cédric Sourd), Amandine Orban de Xivry, Julien Staudt. Ces artistes conteront dans les médiathèques et bibliothèques (notamment à Plougastel-Daoulas ou à Plouguerneau), mais aussi dans des endroits plus inattendus comme, à Brest, le Musée des Beaux-Arts (qui accueillera, dimanche 25, deux représentations du spectacle de Chirine El Ansary, Hassan et la fille du roi, ou le Musée national de la marine où se produira Rémy Cochen (avec son spectacle Kéréon), également dimanche. Cristina Marino

Grande Marée n° 20, contes et récits, à Brest (Finistère) et dans sa région. Entrée gratuite sur réservation pour certains spectacles, tarifs variant entre 1 € et 13 €. Jusqu’au 30 novembre.

CONCERTS. Le festival Place au jazz, à Antony

Affiche (détail) du festival Place au jazz, à Antony (Hauts-de-Seine), jusqu’au 25 novembre. / DR

Organisé principalement à l’Espace Vasarely, à Antony (Hauts-de-Seine), équipement culturel inauguré en novembre 2014, le festival Place au jazz propose un intéressant plateau pour son second et dernier week-end. C’est d’abord le big band d’Antony dirigé par le trompettiste Laurent Mignard qui présentera un programme consacré à Duke Ellington, vendredi 23 novembre. Un beau moment musical en perspective, Mignard étant avec son propre Duke Orchestra – qui a présenté, le 18 novembre, au festival, une relecture des musiques du film Mary Poppins vues par Ellington – l’un des plus exacts héritiers du grand Ellington.

Samedi 24, ce sera un hommage au pianiste et chanteur Les McCann, mené par le pianiste Eric Legnini avec un quintette (qui comprend notamment le saxophoniste Jon Boutellier et le contrebassiste Géraud Portal). Enfin, dimanche, dans la tradition du festival, la formation « maison », soit Patrick Cabon (piano), Gary Brunton (contrebasse) et Andrea Michelutti (batterie), invite un soliste de réputation, cette année le saxophoniste Jesse Davis. Sylvain Siclier

Place au jazz, à l’Espace Vasarely, 1, place des Anciens-Combattants-d’Afrique-du-Nord, Antony (Hauts-de-Seine). De 7 € à 19 €, concert du vendredi 23, 10 €. Les 23, 24 et 25 novembre.

RÉCIT MUSICAL. La guerre au Kurdistan sous les yeux d’Elie Guillou, à Montreuil

Affiche (détail) du spectacle d’Elie Guillou, « Sur mes yeux ». / FRANCOIS LEGEAIT (PHOTO)

Dans le cadre des Journées montreuilloises de la solidarité internationale, le Théâtre municipal Berthelot (TMB) à Montreuil (Seine-Saint-Denis) propose une représentation du spectacle du conteur et chanteur Elie Guillou, Sur mes yeux, samedi 24 novembre. Parti à la rencontre des « dengbejs », conteurs-chanteurs kurdes, Elie Guillou s’est retrouvé confronté à la dure réalité du conflit qui sévit depuis des années au Kurdistan, une région à cheval sur quatre pays, la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie. De ses différents voyages dans ce « pays des Kurdes » en proie à la violence et à la répression, il a rapporté la matière première d’un récit de vie dans lequel les mots du conteur se mêlent aux mélodies de la partition musicale composée spécialement par BabX.

A travers les yeux (le titre Sur mes yeux provient de l’expression kurde « Ser çava », qui peut signifier « bienvenue » ou « à votre service ») d’une femme qui cherche à tout prix à protéger son fils des horreurs du conflit, Elie Guillou invite le public à s’interroger sur ce que cela représente de vivre dans un pays en guerre et sur la notion d’engagement dans la lutte armée. Pour la mise en scène de ce récit, il a travaillé avec l’Egyptien Hassan El Geretly (compagnie El Warsha) qui a lui-même signé un spectacle sur les événements de la place Tahrir au Caire. C. Mo.

« Sur mes yeux ». Théâtre municipal Berthelot (TMB), 6, rue Marcellin-Berthelot, Montreuil (Seine-Saint-Denis). Entrée libre sur réservation au 01-71-89-26-70 ou par mail : resa.berthelot@montreuil.fr. Le 24 novembre, à 20 h 30.

FESTIVAL. Une échappée sauvage de musiciens en scooter, Salle Gaveau, à Paris

Affiche (détail) du festival La Dolce Volta, salle Gaveau à Paris. / DR

En 2011, La Dolce Volta, le petit label musical au scooter lancé par Michaël Adda, mettait la clé dans le démarreur en publiant un premier album avec le grand Aldo Ciccolini, célèbre pianiste aujourd’hui disparu. En sept ans, l’âge de raison étant venu avec quelque 50 réalisations et une vingtaine de rééditions, la maison de disques distribuée par le grand frère Harmonia Mundi a lancé de nouveaux et moins jeunes talents à qui elle a confié, ce samedi 24 novembre, le premier Festival La Dolce Volta, Salle Gaveau, à Paris.

Au programme, quelques-uns de ses artistes emblématiques, du jeune et très doué Florian Noack, au piano dans Schubert, Brahms, Rachmaninov (14 heures) au non moins étonnant Geoffroy Couteau, lequel explorera Debussy et Beethoven, avant de rentrer en ses terres brahmsiennes en compagnie du très prometteur Quatuor Hermès (20 heures). Entre-temps, les pianistes Cédric Pescia et Philippe Cassard poseront ensemble et tour à tour leurs quatre mains amies sur le clavier, au service de Fauré, Schubert et Bach (16 heures), tandis que la superbe Vanessa Wagner magnifiera de son art du phrasé, Mozart, Grieg et Schumann (18 heures). Une journée à la fois roborative et diablement excitante. Marie-Aude Roux

Festival La Dolce Volta, Salle Gaveau, 45 rue La Boétie, Paris 8e. Le 24 novembre à 14, 16, 18 et 20 heures. De 22 € à 55 €. Festival@ladolcevolta.com ou Sallegaveau.com

DANSE. Performance chorégraphiée autour de l’histoire de France au Théâtre national de Bretagne, à Rennes

« La Ruée  », une invasion d’une quarantaine de danseurs dans tout l’espace du Théâtre national de Bretagne. / LOUISE QUIGNON, RUCHE DU MUSEE DE LA DANSE AU TNB

Alors que le chorégraphe Boris Charmatz, directeur du Musée de la danse à Rennes, quitte ses fonctions pour de nouveaux horizons, il propose pour fêter ses dix ans à la tête de l’institution une opération chorégraphique et textuelle intitulée La Ruée.

Annoncée comme « un chaos historique, dansant, criant, vacillant », cette invasion d’une quarantaine de danseurs dans tout l’espace du Théâtre national de Bretagne, samedi 24 novembre, veut faire entendre haut et fort le livre Histoire mondiale de la France, dirigé par Patrick Boucheron, penseur associé du TNB. Cette performance, véritable improvisation collective, réunit des danseurs et chorégraphes comme Jean-Baptiste André, Yves-Noël Genod, Vera Mantero, Bernardo Montet, Simon Tanguy, ainsi que les élèves de l’école du TNB. Dimanche 25 novembre, un échauffement public aura lieu, piloté par Boris Charmatz, dès 12 heures, sur l’Esplanade Charles-de-Gaulle. Rosita Boisseau

La Ruée, festival TNB. Théâtre national de Bretagne, Rennes. Samedi 24 novembre à partir de 19 heures et dimanche dès 12 heures. Gratuit.

POP - Excitantes découvertes au Festival Les Inrocks à la Gaité lyrique à Paris

J'aimerai - Johan Papaconstantino
Durée : 03:55

Depuis que, l’an dernier, le festival Les Inrocks a déménagé de sa salle historique de La Cigale, à Paris, pour investir l’ensemble des espaces de la Gaîté Lyrique, il a aussi diversifié ses propositions avec des projections de films, des conférences (La fête dans le processus de création ; La force du collectif ; La nuit et ses utopies…), des dégustations culinaires. Les concerts restent pourtant au cœur de l’événement créé, en 1988, par le magazine Les Inrockuptibles.

Si l’indie rock a longtemps prévalu, les mutations des musiques urbaines dominent désormais une programmation grouillant d’excitantes découvertes. A l’instar du vendredi 23 novembre, accueillant l’excentrique producteur français, Myth Syzer, entouré d’invités (Bonnie Banane, Lola Zouaï…), ou Johan Papaconstantino, démontrant le potentiel pop de la musique traditionnelle grecque. Le 24, ne pas rater une passionnante Internationale du hip-hop avec le Canadien Loud, l’Anglais Octavian ou le Belge Krisy. Stéphane Davet

Festival Les Inrocks, à la Gaîté Lyrique, 3 bis rue Papin, Paris 3e. Tél. : 01-53-01-52-00. Les 23 et 24 novembre. 19 heures. 30 euros.