Sans accord sur le Brexit, l’économie britannique s’effondrerait selon la Banque d’Angleterre
Sans accord sur le Brexit, l’économie britannique s’effondrerait selon la Banque d’Angleterre
Le Monde.fr avec AFP
L’institution, qui a rendu mercredi un rapport sur les différents scénarios de sortie de l’UE, prévoit une chute de la livre de 25 % dans le pire des scénarios.
La première ministre britannique, Theresa May, le 28 novembre à la Chambre des communes à Londres. / Jessica Taylor / AP
Que se passerait-il si le Royaume-Uni quittait l’Union européenne sans accord avec Bruxelles ? La Banque d’Angleterre a tenté de répondre à cette question, mercredi 29 novembre, et les projections sont plutôt sombres. Dans son évaluation des différents scénarios de sortie de l’UE, l’institution prévoit notamment un effondrement de 25 % de la livre en cas d’absence d’accord avec Bruxelles.
La Banque d’Angleterre ajoute que dans le cas de ce scénario le plus noir, le produit intérieur brut (PIB) britannique serait amputé de 7,8 % à 10,5 % d’ici à 2024, par rapport à ce qu’il aurait été sans le Brexit. Autres indicateurs : le taux de chômage monterait en flèche à 7,5 %, tout comme l’inflation à 6,5 %, tandis que les prix de l’immobilier plongeraient de 30 %.
Même dans le cas du maintien d’une relation étroite avec l’UE, le PIB serait amoindri entre 1,2 % et 3,8 % d’ici 2024, précise la Banque d’Angleterre, qui avait accueilli plutôt favorablement l’accord de Brexit négocié par la première ministre, Theresa May, et qui doit être voté au Parlement britannique le 11 décembre.
Pas de second référendum
« Notre travail n’est pas d’espérer le meilleur, mais de nous préparer au pire », a expliqué le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, lors d’une conférence de presse. Plus tôt dans la journée, un rapport du gouvernement avait évalué la perte de PIB à 9,3 % en quinze ans. Les secteurs les plus touchés en cas d’absence d’accord seraient l’automobile et la chimie, affectant plus de 20 % de la production, précise le rapport gouvernemental.
Les opposants à la sortie du Royaume-Uni de l’Union ont aussitôt saisi l’occasion pour dénoncer les « fausses promesses » des Brexiters sur l’ère de prospérité qui serait censée suivre le divorce fixé au 29 mars 2019. « Il a fallu attendre ce matin pour que le chancelier [le ministre des finances, Philip Hammond] admette finalement une chose : il serait préférable que nous restions dans l’UE », a déclaré la députée travailliste Alison McGovern.
La première ministre britannique a entamé mardi en Irlande du Nord une tournée à travers le Royaume-Uni afin de défendre l’accord validé dimanche par les vingt-sept pays de l’Union européenne. Selon elle, il n’y a pas d’autre accord possible. S’il est rejeté par les députés britanniques, le Royaume-Uni devra affronter un Brexit sans accord. Mme May a également confirmé mercredi qu’elle ne souhaitait pas d’un nouveau référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
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