Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, samedi 1er décembre à Marseille, lors d’un rassemblement des « gilets jaunes ». / GERARD JULIEN / AFP

« Une violence rarement atteinte » en haut de la « plus belle avenue du monde ». Si les scènes de violence autour de la place de l’Etoile, à Paris, survenues lors de la troisième journée de mobilisation des « gilets jaunes », ont choqué la majorité, plusieurs figures de l’opposition ont accusé le gouvernement de mettre en scène ces heurts pour discréditer le mouvement des « gilets jaunes ».

« Très tôt ce matin, des individus équipés et déterminés (…) ont fait preuve d’une grande violence. Les forces de l’ordre ont fait l’objet d’attaques qu’elles ont qualifiées elles-mêmes d’une violence rarement atteinte », a souligné samedi 1er décembre le chef du gouvernement. Il s’est dit particulièrement « choqué par la mise en cause de symboles de la France », après avoir visionné les images de manifestants casqués et encagoulés entonnant la Marseillaise autour de la flamme du soldat inconnu, qui repose sous l’Arc de triomphe.

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« Le gouvernement met en scène des violences »

Une scène qui a aussi fait réagir sur Twitter Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN) : « Bravo aux gilets jaunes qui ont fait rempart de leurs corps en chantant la Marseillaise pour protéger la flamme du soldat inconnu contre les casseurs. Vous êtes le peuple de France se dressant contre la racaille. »

A droite, le porte-parole des Républicains (LR) Gilles Platret a jugé que « les images de violence exacerbée au pied de l’Arc de triomphe, symbole de la gloire française profané par des hordes de casseurs » étaient « une honte », tout en réaffirmant son « entier soutien aux revendications des vrais gilets jaunes sur le pouvoir d’achat ».

Pour le reste, l’opposition a surtout rejeté la faute sur le gouvernement, coupable selon elle d’utiliser, voire d’encourager ces scènes de chaos pour dénigrer le mouvement des « gilets jaunes ».

« C’est le gouvernement qui laisse faire les casseurs systématiquement tous les samedis pour discréditer un mouvement populaire », a accusé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France. « Le gouvernement met en scène chaque samedi des violences, alors qu’il suffirait d’empêcher les casseurs d’atteindre les Champs Elysées », a-t-il déclaré sur LCI, en réclamant la démission du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, un « incapable » et un « manipulateur ».

Mélenchon dénonce un « incroyable acharnement »

Son rival de la droite de la droite, Florian Philippot, président des Patriotes, a lui aussi estimé que le président « cherchait l’incident à Paris ». « Mais le monde partout en région, et la bonne ambiance qui y règne ne trompent pas : Macron est haï, et le mouvement populaire est d’une puissance croissante et redoutable », a-t-il ajouté sur Twitter.

A l’autre bout de l’échiquier politique, même son de cloche. « Le pouvoir veut un grave incident pour jouer la peur », a cinglé Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise, qui a dénoncé un « incroyable acharnement contre les manifestants pacifiques place de l’Etoile ». « Le petit jeu qui consiste à essayer d’effrayer tout le pays, je trouve ça tellement grossier. Il y a des incidents dans un coin de Paris, la belle affaire. Il n’y en a pas, à Marseille, il y en a nulle part ailleurs, donc oublions », a-t-il dit.

Ces propos ont ulcéré le député La République en marche (LRM) Matthieu Orphelin, qui a pointé les « graves déclarations » de M. Mélenchon « qui accuse l’Etat d’organiser cela ». « Les casseurs place de l’Etoile injurient notre démocratie. Respect aux fonctionnaires mobilisés pour assurer la sécurité de tous. La grande majorité des gilets jaunes est pacifiste. Trouvons une sortie de crise », a-t-il ajouté sur Twitter.