Le sud de l’Alaska secoué par un puissant tremblement de terre
Le sud de l’Alaska secoué par un puissant tremblement de terre
Plusieurs blessés, dont un grave, ont été recensés, vendredi. La police de la ville a fait état « d’importants dégâts d’infrastructures » causés par le séisme de magnitude 7.0.
A Anchorage, un tronçon de route s’est effondré après le tremblement de terre. / Mike Dinneen / AP
Routes effondrées, bâtiments fissurés, étagères et placards vidés de leur contenu : un puissant tremblement de terre, d’une magnitude évaluée à 7.0, a secoué vendredi 30 novembre au matin le sud de l’Alaska, créant un début de panique à Anchorage, la principale ville de cet Etat américain pourtant habitué aux séismes.
« Ca faisait beaucoup de bruit quand c’est arrivé. C’était clair que c’était quelque chose de bien plus fort que ce qu’on a d’habitude », a dit le maire d’Anchorage, Ethan Berkowitz, cité par CNN.
Aucun mort n’avait été recensé vendredi mais plusieurs blessés, dont un grave, ont été accueillis dans les hôpitaux selon les médias américains, essentiellement en lien avec des bris de verre ou des chutes d’objets provoqués par le séisme, dont l’origine était située à seulement 13 km au nord d’Anchorage (environ 300 000 habitants). La police de la ville a fait état « d’importants dégâts d’infrastructures ».
« De nombreuses habitations et bâtiments sont endommagés. De nombreuses routes et ponts sont coupés. Ne prenez pas la route si vous pouvez l’éviter », avait recommandé à la population la police d’Anchorage, qui a depuis lors annoncé la réouverture de certains grands axes routiers. « Si vous pouvez voir à travers les murs, ce n’est pas bon. Evacuez, allez chez un voisin. Si votre maison a l’air de pencher, ce n’est pas bon. Si vous sentez l’odeur du gaz, sortez », a averti de son côté la cheffe des pompiers d’Anchorage, Jodie Hettrick.
L’état d’urgence déclaré
Selon les données publiées par l’agence géologique américaine USGS, le séisme est survenu à 8 h 29 locales (18 h 29 à Paris) et à 41 km de profondeur. Il a été suivi de dizaines de répliques tout au long de la journée. Cette violente activité sismique avait poussé les autorités américaines à lancer une alerte au tsunami dans cette zone mais celle-ci a été rapidement levée. Le président américain Donald Trump a approuvé l’état d’urgence pour l’Alaska et ordonné une assistance de l’Etat fédéral.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux ou par des chaînes de télévision montraient des tronçons de route effondrés ou des bâtiments fissurés tandis que sur Twitter, de nombreux habitants publiaient des photos montrant le contenu d’étagères ou de rayons de supermarchés répandus sur le sol sous l’impact des secousses.
Les services de secours craignaient surtout des accidents et incendies provoqués par des lignes électriques tombées au sol ou des conduites de gaz rompues par le sinistre.
« Nous sommes préoccupés par l’électricité. C’est l’hiver, il fait froid, il fait sombre. Et nous ne sommes pas sûrs de la situation de ce point de vue », a déclaré à la télévision CBS Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, depuis les couloirs du Congrès à Washington. En fin d’après-midi, moins de 10 000 clients restaient privés d’électricité à Anchorage.
Les cours dans les écoles et à l’université suspendus
Un magasin de la quincaillerie True Value, secoué à Anchorage. / Dan Joling / AP
Selon de nombreux témoignages, le tremblement de terre a été violemment ressenti par la population, heureusement habituée aux séismes dans un Etat qui en subit plusieurs dizaines chaque année, généralement de faible intensité. Les habitants ont trouvé refuge sous des bureaux ou à l’extérieur dans des espaces dégagés, comme il est conseillé en pareil cas.
« Le séisme était assez fort pour faire tomber des objets des étagères et faire trembler les habitations à travers la région », souligne l’Anchorage Daily News, principal journal en Alaska.
D’autres médias rapportaient le cas d’un homme littéralement expulsé de sa baignoire pleine d’eau par les ondes de choc du séisme ou de clients d’un café se précipitant dans la rue et obligés de s’accrocher les uns aux autres pour conserver leur équilibre. « Je ne pensais qu’à une chose : “je veux que ça s’arrête” », a affirmé l’un d’eux.
Le trafic aérien à l’aéroport d’Anchorage a été suspendu quelques heures le temps d’évaluer les dégâts. L’oléoduc qui traverse l’Alaska avait lui aussi été fermé par précaution mais a été remis en service au bout de sept heures, les inspections n’ayant révélé aucun dégât sur les installations. Les cours ont été suspendus à l’Université d’Alaska à Anchorage (UAA) et dans toutes les écoles du district, dont certains élèves ont été évacués et mis en sécurité.
Le 27 mars 1964, un séisme de magnitude 9,2, le plus violent jamais enregistré aux Etats-Unis et dans le monde, avait frappé la région d’Anchorage. Il avait duré plusieurs minutes et provoqué un raz-de-marée destructeur sur toute la côte ouest américaine, faisant au total quelque 130 victimes.