Manifestation des « gilets jaunes » : le point sur les interpellations à Paris
Manifestation des « gilets jaunes » : le point sur les interpellations à Paris
Le Monde.fr avec AFP
Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, est revenu sur les très nombreuses interpellations survenues samedi, apportant des précisions sur le profil des manifestants arrêtés.
Paris, France le 8 Décembre 2018: Rassemblement de gilets jaunes acte 4 : Des Gilets Jaunes rassemblés sur l'avenue des Champs Elysées se retrouvent nassés par les forces de l'ordre. / Benjamin Girette pour le Monde / Benjamin Girette
Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, est revenu dimanche 9 décembre sur les très nombreuses interpellations survenues samedi, lors de la quatrième journée de mobilisation des « gilets jaunes ». Une nouvelle journée marquée par un nombre record d’interpellations dans la capitale, soit 1 082 personnes arrêtées et plus de 900 gardes à vue. Le chiffre d’arrestation s’élève à 1 723 dans toute la France.
Dimanche matin, 396 gardes à vue avaient été levées à Paris : 284 procédures ont été classées sans suite et 120 individus mis en cause ont été déférés au parquet. Dans les quatre autres cas, soit le parquet de Paris s’est dessaisi, soit la garde à vue a été levée pour raison médicale. Les autres gardes à vue, soit plus de 500, étaient toujours en cours, a précisé le parquet.
- Quel profil ?
Le procureur de la République de Paris a notamment apporté des précisions sur les profils des personnes interpellées lors de la mobilisation parisienne. Selon lui, les « gilets jaunes » arrêtés dans la journée sont « majoritairement des hommes âgés de moins de 40 ans, pour la plupart sans antécédent judiciaire, venus de différentes régions de France ». M. Heitz précise que parmi eux se trouvaient « des profils plus marqués, issus de l’ultra-droite et de l’ultra-gauche ».
Le procureur ajoute que, dans la soirée, des profils « d’hommes plus jeunes », « motivés par la volonté de piller des commerces », ont également été interpellés.
- Quelle procédure judiciaire ?
M. Heitz a fait savoir que, comme la semaine passée, un dispositif judiciaire spécifique allait être instauré, notamment pour gérer les nombreuses comparutions judiciaires des deux jours à venir.
S’agissant des gardes à vue encore en cours, « un dispositif adapté, reposant sur mobilisation de magistrats et de greffiers supplémentaires » a été mis en place dès ce week-end, mobilisant quinze magistrats samedi et vingt-cinq dimanche, contre cinq habituellement.
« Nous apporterons de réponses pénales à chacune de ces procédures », a fait savoir le procureur de la République, évoquant des « réponses adaptées et rapides ».
La semaine passée, cent comparutions immédiates se sont déroulées le lundi et mardi, entraînant l’instauration d’audiences supplémentaires. Ce dispositif est reconduit et même renforcée, avec « au total dix audiences de comparutions immédiates ». Un « certain nombre de prévenus » seraient orientés vers les tribunaux de Créteil, Bobigny et Nanterre, pour faire face au « volume » de prévenus.
Les prévenus devront notamment répondre des chefs d’« actes de violence sur personne dépositaire de l’autorité publique », « dégradations des biens destinés à l’utilité publique », « regroupements en vue de commettre des violences ».
- Quel bilan pour les comparutions de la mobilisation du 1er décembre ?
S’agissant des infractions commises lors de la mobilisation du 1er décembre, le procureur a fait savoir que les enquêtes avaient « progressé », mais que certains auteurs de violences devaient encore être identifiés.
M. Heitz a notamment évoqué l’enquête concernant la dégradation de l’Arc de Triomphe, rappelant que quatorze personnes, dont un mineur, ont été mises en examen par un juge d’instruction, et trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire.
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