La ministre française des armées en Centrafrique pour deux jours
La ministre française des armées en Centrafrique pour deux jours
Le Monde.fr avec AFP
Florence Parly va réaffirmer le soutien de la France à Bangui, en lui livrant notamment des équipements militaires.
La ministre française des armées Florence Parly, à Bruxelles, le 12 juillet 2018. / POOL New / REUTERS
La ministre française des armées Florence Parly va réaffirmer lundi 10 décembre et mardi 11 décembre à Bangui le soutien de la France à la Centrafrique, où la Russie est de plus en plus présente, et lui livrer des équipements militaires. « L’objet de la visite est de réaffirmer le soutien de la France à ce pays, qui est un partenaire de longue date », explique-t-on au cabinet de la ministre. Florence Parly va rencontrer le président Faustin-Archange Touadéra, son homologue Marie-Noëlle Koyara ainsi que l’émissaire de l’ONU pour la République centrafricaine (RCA), Parfait Onanga-Anyanga. Elle remettra à cette occasion 1 400 fusils d’assaut promis par la France ainsi que des équipements amphibies aux Forces armées centrafricaines (FACA).
La France a obtenu pour cela une exemption de l’ONU à l’embargo sur les livraisons d’armes à la Centrafrique, tout comme les Russes quelques mois plus tôt. La ministre va aussi réaffirmer l’attachement de la France à l’initiative de paix menée par l’Union africaine dans ce pays, alors que la Russie a tenté d’engager un processus parallèle. « Toutes les autres initiatives qui sont des initiatives opportunistes et souvent intéressées ne me paraissent pas contribuer à résoudre de façon positive la situation sécuritaire dans ce pays », a-t-elle martelé en novembre au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Un pays qui reste contrôlé par des groupes armés
La Russie a investi tous azimuts dans cette ancienne colonie française, notamment dans la formation de l’armée et la diplomatie avec les groupes armés. Des entreprises gérées par des Russes s’intéressent aussi à ses richesses minières. La France est intervenue militairement en RCA entre 2013 et 2016 pour faire cesser les violences de la coalition rebelle Séléka (à dominante musulmane) et les représailles des milices anti-balaka prétendant défendre les chrétiens.
Deux ans plus tard, la quasi-totalité de ce pays de 4,5 millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde reste contrôlée par des groupes armés qui combattent pour s’accaparer les ressources minières telles que l’or et les diamants et renforcer leur influence locale. « La fin de l’opération Sangaris n’a pas du tout marqué la fin de notre soutien. Il a pris une autre forme », souligne-t-on au cabinet de Mme Parly, en pointant les actions de formation des FACA et le soutien militaire à la force de l’ONU sur place (Minusca) si nécessaire.
En mai, des avions de chasse français ont survolé Kaga Bandoro, à 300 km au nord de Bangui, en appui de la mission onusienne de la Minusca après un regain de violences intercommunautaires. « On est prêt à aider en cas d’urgence comme cet épisode l’a montré », relève-t-on dans l’entourage de la ministre.
Le 3 novembre, le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a aussi signé des conventions d’aide de 24 millions d’euros à Bangui pour contribuer notamment à des paiements d’arriérés de salaires et de retraites, développer les territoires proches du Cameroun touchés par d’importants déplacements de populations et installer des ponts afin de désenclaver plusieurs régions.