Les Lyonnais se sont qualifiés pour les 8es de finale de la Ligue des champions. / VALENTYN OGIRENKO / REUTERS

Le scénario semblait écrit à l’avance. Cette affiche entre le Chakhtar Donetsk et l’Olympique lyonnais sentait bon le film dont on subodore la fin. Alors que le club rhodanien avait eu par deux fois l’occasion d’assurer sa qualification avant cette ultime journée (face à Hoffenheim et contre Manchester City), on pressentait, mercredi 12 décembre, une défaite de justesse, suite à un but gag dans les dernières secondes. La faute à une irrégularité déconcertante depuis le début de la saison et à une incapacité désarmante à conserver un résultat.

Capable du meilleur comme du pire, l’OL a une nouvelle fois combiné les deux sous la neige kiévienne. Mais la balance a finalement penché du bon côté, celui d’une qualification en 8e de finale de la Ligue des champions, une première depuis 2012. En arrachant un cinquième match nul consécutif (une victoire et cinq matchs nuls), ils conservent deux points d’avance sur Donetsk (8 points contre 6). Vainqueur des Allemands d’Hoffenheim, Manchester City termine leader du groupe avec 13 points.

Les Lyonnais ont souffert jusqu’au bout

Au coup d’envoi, il suffisait au club du président Jean-Michel Aulas de ne pas perdre pour devancer son adversaire du soir. Les Gones ont dû puiser dans leurs ressources pour y parvenir. Comme d’habitude, fébriles au moment de conclure, ils ont fait souffrir leurs supporteurs [environ 300 présents au stade olympique de Kiev] jusqu’au coup de sifflet final.

Face au club du Donbass, exilé loin de chez ses terres depuis le début du conflit en Ukraine en 2014 et l’instauration récente de la loi martiale sur une partie du territoire, les Lyonnais ont pourtant accumulé et gâché un nombre hallucinant d’occasions, surtout en première période. Six pour être précis quand dans le même temps le Chakhtar marquait sur son seul tir. Lorsque l’on sait qu’une occasion manquée à ce niveau a déjà tellement d’importance…

C’est d’abord Bertrand Traoré, une nouvelle fois, qui s’est illustré par une incroyable maladresse (17e et 32e). Ses coéquipiers n’ont pas été en reste. Chaque joueur offensif y est allé de son raté : Memphis Depay (38e) et Nabil Fekir, le capitaine pourtant plus en jambes que lors de ses dernières sorties (45e +2). Solidaires de leurs attaquants, même les défenseurs s’y sont mis. Kenny Tete (28e) et surtout Ferland Mendy (45e) ont aussi manqué leur coup.

À l’inverse, le buteur brésilien Junior Moraes n’a eu besoin que d’une seule opportunité pour ouvrir le score. Étrangement isolé au sein de la surface lyonnaise, au milieu de trois défenseurs centraux, il a eu tout le temps nécessaire pour ajuster le gardien Anthony Lopes (22e).

10e qualification en 8es de finale

Moins en vue en deuxième période, Lyon s’en est alors remis à un exploit de son capitaine. Auteur jusque-là d’une saison compliquée, Nabil Fekir est sorti de sa méforme au moment décisif. À la 65e minute de jeu, suite à un bon travail de Depay, le champion du monde tricolore a feinté deux défenseurs avant de placer un magnifique tir enroulé dans la lucarne ukrainienne.

La veille de la rencontre, son entraîneur Bruno Genesio l’avait défendu devant les critiques qui commençaient à s’amonceler. « C’est le capitaine de l’équipe, c’est un joueur très important. Il est prêt, comme tous les autres joueurs, à faire un grand match et à aller chercher cette qualification, avait-il asséné, Je vais vous répondre par deux autres questions : si Leo Messi est dans une phase moins bonne à Barcelone et qu’il y a un match décisif à jouer, est-ce que Valverde va le mettre remplaçant ? Et si Ronaldo est un peu moins bien, est-ce qu’Allegri va le mettre remplaçant dans un match décisif ? »

Enfin à la hauteur de son statut de meilleur joueur lyonnais, averti d’un carton jaune, Fekir manquera le match aller des 8es de finale. L’OL tentera de conserver ses chances intactes à l’aller et comptera encore sur lui pour réussir un nouvel exploit au retour.

Un jour après le PSG, qui s’est qualifié en gagnant à Belgrade, Lyon décroche un record anecdotique pour un club français, de ceux dont raffole le président Aulas. Grâce à ce match nul, l’OL est présent pour la dixième fois à ce stade de la compétition. Mais à la différence de Reims, Saint-Etienne, Marseille ou Monaco, les Gones n’ont eux jamais atteint la finale.