« A 28 ans, j’ai lâché mon job de consultante pour faire un tour du monde »
« A 28 ans, j’ai lâché mon job de consultante pour faire un tour du monde »
Ingrid, diplômée d’un master en communication, a quitté emploi, appartement et conjoint pour voyager seule pendant un an. Une révélation et un nouveau départ.
« Sortir de la routine pour partir en voyage, une décision qui amène à tout reconsidérer », explique Ingrid. / Ingrid Bernuit
Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants sur leurs parcours d’orientation. Aujourd’hui, Ingrid, 30 ans, Paris, raconte pourquoi et comment, après un parcours d’études mené avec succès, elle a lâché son travail pour partir en voyage. Une révélation et un nouveau départ de « slasheuse » professionnelle, dans de multiples activités.
Lorsque je suis sortie de mon master en management de la communication à Audencia SciencesCom, une école de Nantes, j’avais de grandes ambitions professionnelles. Après cet investissement de temps et d’argent, il me semblait normal de rentabiliser mon diplôme, et donc de décrocher un « bon » job. J’ai réussi à entrer dans la société de conseil que je convoitais. Pour une plutôt bonne rémunération, j’intervenais sur des sujets intéressants, auprès de gens de qualité. Je pouvais même y entrevoir des perspectives d’évolution.
Ma situation était celle-ci : j’étais consultante en transformation numérique, je vivais dans un chouette appartement à Paris, j’étais pacsée, mon couple connaissait des hauts et des bas, j’avais des amis formidables, une famille en or… Tout pour être heureuse ?
Engluée dans une zone de confort
Quelques années passent, et je sens que je m’englue dans une zone de confort. Je décide de changer. Côté couple, je choisis d’être célibataire avec l’envie de profiter de la vie, de prendre du temps pour moi. Côté boulot, après quatre ans, je décide de larguer les amarres. C’est à ce moment que je prends la décision de partir faire un tour du monde en solo, sac au dos, à 28 ans.
Le voyage est souvent un épisode suffisamment marquant pour qu’il devienne une transition de vie. Partir n’est pas une chance, c’est surtout une décision, à laquelle il faut se tenir. Prendre ce type de décision amène à tout reconsidérer autrement. Je suis donc partie pendant trois cents jours. Bilan : quinze pays, deux téléphones perdus, des centaines de rencontres incroyables et des milliers de souvenirs extraordinaires. Un périple autour du monde, mais surtout un voyage intérieur tout à fait surprenant et presque indescriptible. J’ai remis en cause bien des certitudes et des ambitions, pour mon plus grand bonheur. Ma plus belle et grande leçon : me réjouir d’être une éternelle apprenante !
Cette révélation m’a permis d’en venir au choix d’une vie plus libre, plus proche de mes aspirations profondes. Dès mon retour, j’ai suivi une formation en neurosciences appliquées à l’Institut de neurocognitivisme. Puis d’autres formations en ligne : entrepreneuriat, digital, management… Apprendre encore et toujours, c’est ma clé !
Aujourd’hui, c’est ce qui me permet de tisser mon nouvel horizon d’heureuse « slasheuse » [jeunes qui cumulent plusieurs emplois et activités]. A 30 ans, je suis à mon compte, indépendante. Je réalise toujours des missions de conseil en management et digital pour le compte de mon ancienne société, mais désormais en freelance.
Je suis devenue experte en neurosciences, et j’utilise ce savoir pour former des dirigeants ou accompagner des entreprises. J’anime des interventions – des séminaires, des ateliers – en utilisant des méthodes créatives, j’aide des porteurs de projets. Je développe aussi un projet d’association professionnelle dans le secteur du développement personnel. Et tout cela en continuant d’apprendre, ce qui me permet d’envisager à l’infini mes possibilités d’avenir. « Le bonheur n’est pas au bout du chemin, le bonheur, c’est le chemin », comme on dit. Me former, rester alerte et agile, c’est m’assurer un équilibre épanouissant dans ce monde en mouvement.
La zone d’expression prioritaire (ZEP) accompagne la prise de parole des 15-25 ans
La zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans par des journalistes professionnels. Par l’intermédiaire d’ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent.
Tous leurs récits sont à retrouver sur Le Monde Campus et sur la-zep.fr.