C’est un refus « catégorique ». La Chine a rejeté l’appel du Canada à libérer immédiatement ses deux ressortissants, lundi 24 décembre. La diplomatie chinoise fait part de son « fort mécontentement » aux demandes formulées vendredi par Ottawa et soutenues par les Etats-Unis.

« Nous appelons les pays en question à respecter sincèrement la souveraineté judiciaire de la Chine », a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying. La Commission européenne et l’Allemagne avaient aussi manifesté leur inquiétude.

Menace à la « sécurité nationale »

Michael Kovrig, diplomate en congé sabbatique travaillant depuis février pour l’organisation non gouvernementale International Crisis Group (ICG), et Michael Spavor, consultant installé dans le nord-est de la Chine, d’où il organisait des voyages en Corée du Nord, sont officiellement soupçonnés de mener des « activités menaçant la sécurité nationale ».

Mais, selon certains observateurs, ces arrestations pourraient être un moyen pour la Chine de faire pression sur Ottawa après l’interpellation le 1er décembre à Vancouver de la directrice financière du grand groupe chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou, à la demande de la justice états-unienne.

Mme Meng est soupçonnée par les autorités américaines de fraude visant à contourner les sanctions contre l’Iran. La fille du fondateur de Huawei a depuis été remise en liberté moyennant une caution dans l’attente d’une procédure d’extradition vers les Etats-Unis, qui pourrait prendre plusieurs mois. Une première audience pour étudier la demande d’extradition vers les Etats-Unis doit se tenir le 6 février 2019.

Un troisième ressortissant canadien, une enseignante, a également été arrêté jeudi en Chine. Mais son cas, qui ne relève pas de la sécurité d’Etat, ne semble pas lié aux deux autres. Accusée de travailler illégalement en Chine, elle est passible de « sanctions administratives », selon Hua Chunying.