Nouveau record de détenus dans les prisons françaises
Nouveau record de détenus dans les prisons françaises
Le Monde.fr avec AFP
La surpopulation carcérale s’accentue, avec plus de 71 000 détenus pour 60 000 places. Près du tiers des personnes incarcérées sont dans l’attente de leur jugement.
Le nombre de détenus dans les prisons françaises a établi un nouveau record au 1er décembre, avec 71 061 personnes incarcérées, selon les chiffres de l’administration pénitentiaire publiés mercredi 26 décembre. Ainsi, 82 634 personnes étaient placées sous écrou, dont 11 573 sous surveillance électronique ou à l’extérieur.
Le nombre très symbolique de 70 000 détenus dans les 187 établissements pénitentiaires de France (départements et territoires ultramarins compris) avait, lui, été atteint en avril. Avec plus de 71 000 détenus pour 60 000 places opérationnelles, la densité carcérale s’établit désormais à 118,2 % dans les prisons françaises, qui souffrent d’une surpopulation chronique, contre 117,8 % un an plus tôt.
Mais c’est une moyenne. La surpopulation dépasse 140 % dans les maisons d’arrêt, des établissements qui accueillent les courtes peines ou les personnes en attente de jugement. Certaines affichent même un taux d’occupation de plus de 200 %.
7 000 places supplémentaires d’ici à 2022
Pour lutter contre cette surpopulation, le gouvernement a promis la création de 7 000 places de prison d’ici à la fin du quinquennat, parallèlement à une redéfinition de l’échelle des peines. Celle-ci fera baisser la population carcérale de 8 000 détenus, la ramenant à ses niveaux de 2008-2010, selon la garde des sceaux, Nicole Belloubet.
La ministre de la justice veut notamment proscrire l’emprisonnement pour les très courtes peines, tout en garantissant l’application des peines d’emprisonnement de plus d’un an et en multipliant les alternatives en milieu ouvert.
Comme en octobre, près du tiers des personnes incarcérées sont des prévenus détenus dans l’attente de leur jugement. La part des femmes (3,8 % de la population carcérale totale) et celle des mineurs (1 %) étaient stables au 1er décembre.