Etats-Unis : pas d’accord en vue avant la semaine prochaine sur le shutdown
Etats-Unis : pas d’accord en vue avant la semaine prochaine sur le shutdown
Le Monde.fr avec AFP
Les négociations entre démocrates et républicains ont échoué, jeudi 27 décembre, pour mettre fin à la fermeture partielle des administrations fédérales.
Les archives nationales à Washington fermées en raison du shutdown. / Joshua Roberts / REUTERS
Les négociations entre démocrates et républicains ont échoué, jeudi 27 décembre, aux Etats-Unis pour mettre fin au shutdown, la fermeture partielle des administrations fédérales, qui va se prolonger jusqu’à la semaine prochaine.
Après quelques minutes seulement dans un hémicycle quasi vide, la Chambre haute a décidé à l’unanimité d’ajourner la séance jusqu’à lundi 10 heures (15 heures GMT) et de ne reprendre l’examen d’une loi budgétaire que mercredi 2 janvier à partir de 16 heures (21 heures GMT).
L’impasse budgétaire, qui dure depuis six jours, se heurte au projet d’un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump mais auquel s’opposent farouchement les démocrates. Le président des Etats-Unis réclame que le budget de fonctionnement d’une partie de l’administration intègre 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) qui seraient consacrés à ce qui constitue l’un de ses principaux engagements de campagne, ce que refuse catégoriquement l’opposition démocrate. Elle propose en revanche une allocation de 1,3 milliard de dollars pour l’amélioration de la sécurité aux frontières.
Tant que les deux partis ne se mettront pas d’accord, les financements de 25 % des ministères et administrations fédérales resteront suspendus. Or démocrates et républicains apparaissent comme campant fermement sur leurs positions, chacun rejetant sur l’autre la faute du shutdown.
« Chaos »
« Le président a dit clairement que toute loi de financement du gouvernement devait financer de façon adéquate la sécurité aux frontières pour arrêter le flot de drogues illégales, de criminels, de membres du gang MS-13, de trafiquants d’enfants et d’êtres humains entrant chez nous, et protéger les Américains », a encore affirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, jeudi.
« Le gouvernement comprend cette crise et a proposé une solution raisonnable et de bon sens aux démocrates il y a cinq jours. Nous n’avons reçu aucune réponse », a-t-elle poursuivi, accusant les démocrates de « choisir ouvertement de maintenir la fermeture du gouvernement pour protéger les immigrés illégaux plutôt que les Américains ». En face, l’opposition a accusé Donald Trump de plonger le pays « dans le chaos ».
En attendant, de nombreux ministères et agences gouvernementales sont toujours fermés. Environ 800 000 fonctionnaires (soit un quart des fonctionnaires fédéraux) sont en congé sans solde ou, pour les services jugés essentiels, forcés de travailler sans être payés.
Ce blocage budgétaire est le troisième de l’année, après janvier (trois jours) et février (quelques heures), déjà à cause de la question migratoire. Le précédent, en octobre 2013, avait duré seize jours, et le record, en 1995-1996, vingt et un jours. Il affecte des ministères importants, comme la sécurité intérieure, la justice, le commerce, les transports, le Trésor ou l’intérieur.
Sa prolongation pourrait coûter cher aux Etats-Unis. Selon l’agence de notation Standard & Poor’s, le shutdown d’octobre 2013, qui avait duré seize jours, avait coûté 24 milliards de dollars à l’économie américaine.