Une minute de silence a été observée en mémoire de Naomi Musenga, morte il y a un an après n’avoir pas été prise au sérieux au téléphone par le Samu, qui avait refusé de la prendre immédiatement en charge. Lors d’un rassemblement dans l’après-midi du samedi 29 décembre, à Strasbourg, un hommage a réuni une soixantaine de personnes à l’appel d’un collectif, « Justice pour Naomi Musenga ».

Le rassemblement a débuté vers 16 heures 30 sur la place de l’Hôpital par une chanson entonnée par la mère de la victime, accompagnée à la guitare par sa fille, Louange. « Naomi était une musicienne, elle jouait de la guitare, de la batterie et faisait du gospel. On lui rend hommage en musique », a annoncé Alain Bokemposila, membre du collectif. Une grande banderole, sur laquelle était écrit : « Justice et vérité pour Naomi Musenga. Hommage et pensées pour tous les oubliés et toutes les Naomi de l’ombre », était déroulée sur le sol, derrière un bouquet de fleurs claires et d’une photo de la jeune femme, souriante.

Information judiciaire ouverte en juillet

Âgée de 22 ans et mère d’un enfant de 18 mois, elle est morte le 29 décembre 2017 des conséquences d’une « intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours », selon des éléments médicaux obtenus par les enquêteurs. Elle avait été prise en charge avec « un retard global de près de 2 heures 20 », selon un rapport de l’Inspection des affaires sociales (Igas), après un premier appel qui n’avait pas été pris au sérieux par une opératrice du Samu.

En juillet, une information judiciaire pour « non-assistance à personne en péril » et « homicide involontaire » a été ouverte contre X, visant notamment l’assistante de régulation. Le père de Naomi a remercié les personnes présentes, tenant pour la plupart une rose blanche, « en mémoire de cet événement inacceptable, inadmissible, de ce choc, pour se souvenir de ce mauvais exemple d’abandon, de mépris, d’une personne qui avait besoin d’une intervention urgente ».

Gloire Musenga, frère de la victime, a lu une lettre adressée par ses parents aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, réclamant de connaître la vérité sur les causes du décès de leur fille et de voir « l’ensemble des acteurs missionnés par les services d’urgence » prendre leurs responsabilités. A l’issue des prises de parole et de chants, une minute de silence a été observée par l’assistance et des fleurs ont été déposées au pied de l’hôpital civil, de l’autre côté de la place.