Une usine de construction de voitures Renault, en Slovénie, en février 2016. / JURE MAKOVEC/AFP / AFP

Alors que les « gilets jaunes » se sont emparés du débat public en protestant contre la hausse des taxes sur les carburants, en particulier sur le diesel, on apprend que les ventes de voitures diesel se sont effondrées en 2018. Le marché français des voitures particulières neuves a toutefois connu une bonne année.

Avec 2 173 481 immatriculations de voitures particulières sur l’ensemble de l’année, soit une hausse de près de 3 %, le marché automobile français affiche une bonne santé, conforme aux attentes, a annoncé mardi 1er janvier le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).

PSA et Renault ont en effet augmenté leurs ventes de 8,32 % sur l’année, alors que les constructeurs étrangers ont, eux, subi un recul de 3,44 %. Le groupe Renault a ainsi progressé de 2,48 %, à 547 704 immatriculations, tiré par les véhicules Dacia (+ 19 %), alors que la marque au losange est, elle, en recul de 2,48 %.

Chute en décembre

PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) engrange 698 985 immatriculations, soit un bond de 13,36 % qui s’explique notamment par l’intégration d’Opel (+ 165,1 %), qui était comptabilisé l’an dernier dans le giron de l’américain General Motors (GM). PSA confirme ainsi sa place de numéro un sur le marché français avec une part de marché de près de 30 %. Parmi les constructeurs étrangers, si Toyota (+ 9,93 %), l’alliance Fiat-Chrysler (+ 12,67 %) et Hyundai (+ 16,54 %) tirent leur épingle du jeu, les constructeurs allemands Volkswagen (– 1,1 %) et BMW (– 3,21 %) reculent sur le marché automobile français sur l’année, tout en restant les premiers constructeurs étrangers importés sur le marché français.

En décembre 2018, les immatriculations de voitures particulières ont par contre chuté de 14,5 % par rapport au même mois en 2017, à 165 390 immatriculations, et ce aussi bien pour les constructeurs français (– 10,59 %) que pour les voitures étrangères (– 18,77 %). Seul le groupe Volkswagen a réussi à augmenter ses ventes de Skoda (+ 16,36 %) et de Seat (+ 18,51 %) lors du dernier mois de l’année. Le CCFA explique ce recul en partie par le mouvement des gilets jaunes qui a affecté le commerce, mais également parce que beaucoup de voitures, notamment étrangères, ne sont pas encore arrivées sur le marché français, faute d’homologation.

Moins de 40 % de voitures diesel

L’année écoulée a par ailleurs confirmé le déclin du diesel. Le CCFA estime que les véhicules diesel représenteraient moins de 40 % des immatriculations en 2018, contre encore 47,3 % des véhicules immatriculés en 2017. A son apogée en 2012, le diesel représentait les trois quarts du marché automobile français, mais ce type de motorisation – décrié depuis – subit ces dernières années une lente érosion.

Cette désaffection ne profite toutefois que modérément aux voitures électriques ou hybrides, dont les ventes ont augmenté de 6 % en 2018. « Cela reste encore faible, mais l’offre va réellement arriver sur le marché en 2019 et 2020 », a fait savoir François Roudier, porte-parole du CCFA.

Alors que le mouvement des « gilets jaunes » est né de la hausse du prix du diesel, qui alimente encore aujourd’hui les deux tiers du parc automobile français, le gouvernement a depuis fait machine arrière sur cette hausse, tout en proposant d’autres mesures qui ne seront pas pour autant forcément favorables à ce type de motorisation. Au premier janvier, le gouvernement met ainsi en application le doublement à 4 000 euros de la prime à la conversion pour les ménages non imposables qui se débarrasseront d’un vieux véhicule essence ou diesel, à condition d’habiter à plus de 30 km de son lieu de travail.

« Avec les dernières normes, les véhicules diesel et essence sont aujourd’hui au même niveau d’émission de particules, mais cela renchérit le coût des diesels qui sortent ainsi de l’entrée de gamme », explique M. Roudier. « On est en train de voir réduire le diesel au moment même où il n’y a plus de problématique et au moment même où les véhicules essence vont avoir la même problématique » d’émission de particules, a pour sa part déclaré Fabrice Godefroy, président de l’association Diésélistes de France 2019, mardi au micro d’Europe 1.

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