Des manifestantes qui prennent part au « Mur des femmes », à Thiruvananthapuram (Etat du Kerala), en Inde, le 1er janvier 2019. / R.S. Iyer / AP

Le temple de Sabarimala, dans l’Etat du Kerala (sud de l’Inde), est l’un des sanctuaires les plus sacrés de l’hindouisme. Depuis plusieurs mois, il fait l’objet d’une lutte hors du commun. D’un côté, des traditionalistes hindous qui en refusent l’accès à toutes les femmes en âge d’avoir des enfants. De l’autre, des femmes qui entendent pouvoir pénétrer en son sein. Mercredi 2 janvier, elles ont remporté une première victoire.

Avant l’aube, deux femmes ont enfin pu pénétrer dans l’enceinte du temple, sous la protection de la police. Elles ont le droit pour elles. En septembre 2018, la Cour suprême indienne a annulé l’interdiction d’entrée aux personnes de sexe féminin âgées de 10 à 50 ans qui était en vigueur sur le site du temple. Cette décision n’a toutefois pas empêché ses adversaires – qui s’érigent en défenseurs de valeurs ancestrales – de bénéficier du soutien du Bharatiya Janata (BJP, conservateur et nationaliste hindou), le parti du premier ministre, Narendra Modi, au pouvoir à Delhi.

« Mur des femmes »

Le chef du gouvernement du Kerala, dominé par le Parti communiste indien, Pinarayi Vijayan, a confirmé la victoire des groupes de défense des droits de la femme présents sur le terrain depuis l’automne. « Il est exact que les femmes sont entrées dans le temple. La police doit offrir sa protection à toute personne qui désire prier dans le temple », a-t-il déclaré. La veille, des dizaines de milliers de femmes avaient formé une chaîne humaine pour faire respecter la décision rendue par la Cour suprême.

Cette manifestation, appelée « Mur des femmes », était soutenue par le gouvernement de l’Etat, plus progressiste que le gouvernement central à Delhi. Depuis la décision de la Cour suprême, plusieurs femmes avaient tenté d’entrer dans le sanctuaire, mais elles en avaient été empêchées par des traditionalistes. Des échauffourées s’étaient alors produites entre les traditionalistes et la police.

Des Indiennes privées de temple à cause de leurs règles
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