Une Palestinienne tuée par des tirs israéliens lors d’une manifestation
Une Palestinienne tuée par des tirs israéliens lors d’une manifestation
Le Monde.fr avec AFP
La protestation hebdomadaire, le long de la frontière gazaouie, reprend de la vigueur, avec quelque 13 000 manifestants recensés par l’armée israélienne ce vendredi.
C’est l’une des rares femmes tuées depuis le début des protestations qui rassemblent toutes les semaines des milliers de Palestiniens le long de la frontière dans la bande de Gaza, en mars 2018. Amal Al-Taramsi, 43 ans, a été tuée par des tirs israéliens, vendredi 11 janvier, atteinte à la tête, selon le ministère de la santé gazaoui.
Au moins 25 Palestiniens ont été blessés, a rapporté sur Twitter le porte-parole du ministère, Achraf Al-Qodra. De son côté, l’armée israélienne ne s’est pas exprimée spécifiquement sur les circonstances de la mort d’Amal Al-Taramsi. Elle a annoncé qu’un soldat israélien avait été légèrement blessé par des jets de pierres.
Depuis dix mois, 241 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité le long de la frontière, d’autres par des frappes de char ou de l’aviation israélienne. Deux soldats israéliens ont été tués.
Dénoncer le blocus
L’intensité de la mobilisation avait globalement décliné depuis un cessez-le-feu en novembre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui gouverne sans partage la bande de Gaza. Mais elle a regagné en vigueur vendredi. L’armée israélienne a fait état de 13 000 Palestiniens prenant part à des rassemblements et des violences en différents points de la frontière.
Les soldats ont riposté aux violences « à l’aide de moyens antiémeutes et [ont ouvert] le feu selon les procédures opérationnelles en vigueur », a affirmé un porte-parole de l’armée. Un appareil israélien a, par ailleurs, frappé deux positions militaires du Hamas dans l’enclave.
Israël, qui soumet la bande de Gaza à un rigoureux blocus depuis plus de dix ans, accuse le Hamas d’instrumentaliser la protestation. Celle-ci vise à dénoncer le blocus et réclamer le « droit au retour » des Palestiniens chassés de leurs terres ou qui ont fui à la création d’Israël en 1948.
Pour apaiser la situation, Israël avait autorisé le Qatar à faire entrer 90 millions de dollars en six tranches mensuelles dans la bande de Gaza appauvrie, largement destinés à payer des employés du Hamas. Mais une nouvelle livraison de fonds prévue cette semaine n’a pas eu lieu, sans explication officielle.
Par ailleurs, la frontière avec l’Egypte, seul point de passage entre Gaza et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël, est à nouveau partiellement fermée depuis une semaine après avoir été rouverte presque en permanence pendant plusieurs mois.