L’ancien militant d’extrême gauche italien Cesare Battisti, qui était en cavale depuis décembre, a été capturé en Bolivie, selon une source officielle brésilienne, confirmée par plusieurs médias.

« Le terroriste italien Cesare Battisti a été arrêté en Bolivie cette nuit (de samedi à dimanche) et sera ramené d’ici peu au Brésil, d’où il sera probablement envoyé en Italie pour purger sa peine à perpétuité, en accord avec la décision de la justice italienne », a twitté Filipe G. Martins, conseiller spécial du nouveau président brésilien Jair Bolsonaro pour les affaires étrangères.

Les principaux médias brésiliens, s’appuyant sur des sources de la police fédérale brésilienne, ont précisé que Cesare Battisti avait été intercepté dans la ville de Santa Cruz de la Sierra, à 500 kilomètres de la frontière entre la Bolivie et le Brésil.

Condamné par contumace en 1993

Cesare Battisti, 63 ans, a été condamné par contumace en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970. Il clame aujourd’hui son innocence. Après s’être évadé de prison en 1981, il avait fui d’abord au Mexique, puis en France à partir de 1990, où le président socialiste François Mitterrand s’était engagé à n’extrader aucun militant d’extrême gauche renonçant à la lutte armée.

Mais son successeur Jacques Chirac n’étant pas aussi bien disposé, l’Italien avait rejoint le Brésil en 2004. Au terme d’un séjour en prison et d’un long processus judiciaire pour l’extrader, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait décidé en 2010 de ne pas livrer le fugitif à Rome et de lui accorder la protection. En 2015, une juge fédérale a tenté sans succès de demander son expulsion. Il a brièvement été arrêté à la frontière bolivienne en octobre 2017 pour des soupçons d’« évasion de devises », avant d’être relâché.

Après l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, la cour suprême brésilienne a ordonné le 13 décembre 2018 l’expulsion de Cesare Battisti. Le lendemain, il avait pris la fuite.