Affaire Naomi Musenga : Agnès Buzin annonce une formation pour les opérateurs du SAMU
Affaire Naomi Musenga : Agnès Buzin annonce une formation pour les opérateurs du SAMU
Près d’un an après la mort de la jeune femme, la ministre de la santé a assuré avoir « mis en œuvre la totalité des actions qui avaient été programmées ».
Le SAMU avait refusé de prendre immédiatement en charge Naomi Musenga. Un an après la mort de la jeune femme, la ministre de la santé, Agnès Buzin, a rappelé, vendredi 18 janvier sur Franceinfo, les actions mises en œuvre.
Un diplôme doit être créé pour les assistants de régulation médicale (opérateurs du SAMU), qui « sera opérationnel le 1er septembre 2019 », a déclaré la ministre. Ce diplôme sera délivré à l’issue d’une « formation d’un an avec plus de 1 400 heures de cours à la fois théoriques et pratiques », a-t-elle précisé.
La ministre a aussi demandé à tous les SAMU de France « d’harmoniser leurs procédures pour le traitement des appels ». Enfin, Agnès Buzyn a confirmé « travailler » sur « un numéro d’appel simplifié », alors que plusieurs numéros d’urgence coexistent : 112 (européen), 15 (SAMU), 17 (police), 18 (pompiers), 114 (sourds et malentendants)… Mais la question d’un « numéro unique » n’est, pour l’heure, pas tranchée.
Une « loi Naomi Musenga »
La ministre a expliqué que l’affaire de Naomi Musenga a montré que, lorsqu’il y a un passage d’appel entre deux écoutants, il peut y avoir une modification de l’information : « Il est impératif, si nous allons vers un numéro unique, qu’il n’y ait aucun risque de perte d’information ou de distorsion d’information dans les passages d’appel entre la police, les pompiers, le SAMU, et tout cela nécessite énormément de travail d’harmonisation », a-t-elle souligné.
Naomi Musenga, 22 ans, est morte le 29 décembre 2017 des conséquences d’une « intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours », selon les éléments médicaux de l’enquête.
L’inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait pointé un retard de « près de 2 h 20 » dans sa prise en charge, après un premier appel qui n’avait pas été pris au sérieux par une opératrice du SAMU du Bas-Rhin. « Le régulateur des pompiers avait transmis l’appel au régulateur du SAMU en disant “Mme Musenga a la grippe” : ça avait pu tordre la perception de la gravité » de la situation, selon Mme Buzyn.
Vendredi, les parents de Naomi Musenga se sont exprimés dans les pages du Parisien. Regrettant qu’au bout d’un an « rien n’avance », ils demandent une « loi Naomi Musenga », qui serait fondée sur « une médecine humaniste, avec une réorganisation des secours, une formation, la mise en place du numéro unique pour éviter la perte de temps énorme dont [ils ont] été victimes ».