Flore sauvage métropolitaine : 15 % des espèces menacées de disparition
Flore sauvage métropolitaine : 15 % des espèces menacées de disparition
Parmi les menaces qui pèsent sur la flore, on trouve principalement l’urbanisation croissante et l’agriculture intensive.
Un spécimen de Saxifraga rosacea
Urbanisation, pratiques agricoles… Près de 750 espèces de la flore sauvage de métropole courent un risque de disparition, soit 15 % des 5 000 plantes recensées sur le territoire, ont annoncé jeudi 24 janvier plusieurs organismes spécialisés, soulignant une « situation préoccupante ».
C’est la première fois que le risque de disparition de l’ensemble de la « flore vasculaire » (qui possède des vaisseaux permettant la circulation de la sève) est évalué en métropole. Cela regroupe l’ensemble des fougères, des plantes à graines ou à fleurs et des conifères, mais pas les mousses ou les algues.
Trois ans de recherches
Pendant plus de trois ans, 4 982 des espèces indigènes sauvages recensées en métropole ont fait l’objet d’un « examen approfondi ». Résultat : 742 espèces, soit 15 % d’entre elles, « encourent un risque de disparition », considérées comme menacées ou quasi menacées, selon le communiqué commun du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), du Muséum national d’Histoire naturelle, de l’Agence française pour la biodiversité et de la Fédération des conservatoires botaniques nationaux.
Parmi elles, 51 sont en « danger critique » selon la classification de la liste rouge de l’UICN. Comme la saxifrage de Gizia endémique du Jura, avec ses fleurs blanches ou jaunâtres à l’odeur musquée, ou le panicaut vivipare, petite plante à fleurs bleues qui a subi une « forte régression » en raison de la disparition des milieux humides où elle poussait dans le Morbihan.
« Il est encore possible d’agir »
Parmi les menaces qui pèsent sur la flore, « on trouve principalement la modification des habitats naturels, l’urbanisation croissante et l’artificialisation des terres, ainsi que l’intensification ou l’abandon de certaines pratiques agricoles », explique le communiqué.
Malgré cette « situation préoccupante », « il est encore possible d’agir », soulignent les experts, évoquant des actions de conservation, comme des espaces protégés ou le développement de banques de semences et de mises en culture de plans. « Mais pour assurer leur succès, ces actions devront s’accompagner d’une prise de conscience de chacun et d’une évolution profonde des pratiques de notre société », insiste le communiqué.