« Blue January » (2018), de Louis Heilbronn, impression à jet d’encre, 100 x 150 cm. / COURTESY LOUIS HEILBRONN ET GALERIE POLARIS-PARIS

Malgré leur aspect contemplatif et pictural prononcé, malgré la délicatesse et la précision des tirages, les photographies de l’Américain Louis Heilbronn évitent soigneusement de verser dans le sublime. Il y a toujours, dans les images souvent caressées d’une lumière dorée, un intrus, une absence, un mystère qui accroche l’œil et interroge. Galerie Polaris, on se plonge dans la profondeur de ses grandes images à la simplicité trompeuse, paysages ou natures mortes plus quelques portraits, en cherchant des réponses, sans parvenir à caractériser ce que l’on voit : deux enfants qui font de la balançoire, cernés par la montagne, la route et une caméra de surveillance, des méduses qui flottent dans un espace diagonal indéterminé, une bande de petits garçons qui ont jeté leurs vélos pour se pencher avec attention sur une boîte dont on ignore le contenu, deux baigneurs fixés sur un point au loin…

« Swing » (2017), de Louis Heilbronn, impression à jet d’encre, 100 x 150 cm. / COURTESY LOUIS HEILBRONN ET GALERIE POLARIS-PARIS

Autant d’histoires interrompues et fascinantes que le jeune photographe a capturées, sans mise en scène, dans la Californie autour de chez lui, pour fabriquer des images terriblement américaines, pays où la nature, l’exploitation humaine et les mythes se télescopent en permanence.

Lire dans « M » : Le pouvoir des fleurs

« Louis Heilbronn – Orchard Continued ». Galerie Polaris, 15, rue des Arquebusiers, Paris 3e. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures, mardi et samedi jusqu’à 20 h 30. Tél. : 01-42-72-21-27. Jusqu’au 6 avril.