Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, lors du vote sur le nouveau nom de la Macédoine, vendredi 25 janvier. / COSTAS BALTAS / REUTERS

Le Parlement grec a ratifié, vendredi 25 janvier, l’accord dit « de Prespes » (ou Prespa) qui rebaptise le pays voisin en République de Macédoine du Nord. « 153 ont voté oui, 143 non et un député a voté présent », a annoncé le président de la chambre, Nikos Voutsis, à l’issue du vote, un résultat immédiatement applaudi par les députés de Syriza d’Alexis Tsipras, qui a salué « un jour historique ».

Ce vote intervient à l’issue de trois jours de débats houleux et de confrontations entre la gauche d’Alexis Tsipras et la droite Nouvelle Démocratie, qui n’a cessé de demander des élections anticipées, prévues a priori en octobre.

L’affaire du nom de la Macédoine a envenimé les relations entre Athènes et Skopje depuis l’accession de l’Ancienne République yougoslave à l’indépendance au début des années 1990. Ce vote met fin à une querelle diplomatique qui empoisonnait les relations entre les deux pays voisins.

Le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, a salué son voisin. « Félicitations, mon ami [Alexis Tsipras], ensemble avec nos peuples nous avons remporté une victoire historique. Vive l’accord de Prespa ! Pour une paix éternelle et le progrès des Balkans et en Europe », a tweeté le chef du gouvernement.

Porte d’entrée de l’UE et de l’OTAN

Cette ratification constitue la porte d’entrée de l’UE et de l’OTAN pour l’Ancienne République yougoslave, coincée entre l’Albanie, le Kosovo, la Serbie, la Bulgarie et la Grèce. Athènes a mis son veto à cette adhésion tant que l’accord ne serait pas ratifié.

La question du nom de la Macédoine est particulièrement sensible en Grèce, car les opposants à l’accord conclu en juin par les autorités macédoniennes et grecques estiment qu’il constitue une « atteinte nationale ».

Plusieurs milliers de Grecs se sont rassemblés jeudi devant le Parlement pour clamer leur hostilité au texte portant le changement de nom. Dimanche, de violents incidents avaient éclaté au cours d’un rassemblement de 60 000 à 100 000 protestataires sur la place Syntagma. Le gouvernement a accusé des extrémistes du parti néonazi Aube dorée qui tentaient de pénétrer dans le Parlement.