Chanson, rock ou rap… Les rendez-vous musicaux du début d’année
Chanson, rock ou rap… Les rendez-vous musicaux du début d’année
Chaque lundi, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix de concerts, de festivals, de clips…
Le rappeur Disiz La Peste (ici à Evry, en 2018), sera en tournée à partir du 31 janvier. / JOHANN DORLIPO
LES CHOIX DE LA MATINALE
Concerts à réserver, festivals, albums attendus ou tout juste sortis : les rédacteurs du « Monde » ont sélectionné le plus alléchant de ce début d’année. Petite sélection, de Matthieu Chedid au rap d’Atlanta en passant par Metallica.
CHANSON
- M -
Image extraite de la couverture de l’abum « Lettre infinie » de Matthieu Chedid. / YANN ORHAN / LABO M / WAGRAM MUSIC
Précédé par la diffusion de la chanson Superchérie, ritournelle funk, le nouvel album de Matthieu Chedid, dit - M -, est sorti le 25 janvier. Lettre infinie (Labo M/Wagram Music) donne aussi son nom à une longue tournée. A priori, après une virée vers les musiques d’Afrique, un retour dans les ambiances chanson-funky-pop avec fantaisie et grand spectacle généreux qui ont fait la réputation de - M -. Plus de 70 concerts sont prévus, jusqu’en décembre, dont une bonne moitié de février à mai, dans les arénas et salles de type Zénith avant les festivals d’été. Après Paris, en février (neuf dates au Cirque d’hiver), rendez-vous en mars à Aix-en-Provence, Toulon, Nice, Montpellier… Sylvain Siclier
Tournée à partir du 8 février ; Lettre infinie, paru le 25 janvier chez Labo M/Wagram Music.
Bertrand Belin
Le chanteur et guitariste Bertrand Belin à Paris, en 2018. / BASTIEN BURGER
Crooner énigmatique, guitariste élégant, Bertrand Belin s’est affirmé comme l’une des plumes les plus singulières de la chanson française. Confirmation le 25 janvier avec un sixième album, Persona, riche de langueurs envoûtantes, habitées de synthétiseurs rarement croisés dans sa discographie. Avant une tournée qui débutera le 26 février au Havre et passera par l’Olympia parisien le 11 avril, le Breton réaffirme aussi ses qualités littéraires dans un troisième roman, Grands carnivores, publié chez P.O.L le 24 janvier. Un début 2019 décidément prolifique, puisqu’on découvre encore Belin acteur dans Ma vie avec James Dean (en salle depuis le 23 janvier), un film de Dominique Choisy, dont il a, par ailleurs, composé la bande originale. Stéphane Davet
Tournée à partir du 26 février ; Persona, album sorti le 25 janvier chez Cinq7/Wagram.
Keren Ann
La pochette de l’album « Bleue » de Keren Ann. / POLYDOR UNIVERSAL
Après des débuts francophones – La Biographie de Luka Philipsen (2000), La Disparition (2002) –, Keren Ann avait généralement laissé parler sa délicate mélancolie dans la langue de Joni Mitchell plus que dans celle de Gainsbourg. Dans Bleue, son huitième album (à paraître le 15 mars), l’auteure-compositrice-interprète ne trempe sa plume que dans une encre made in France, faisant même duettiser l’Américain David Byrne en français. Entremêlant blues de l’âme et azur de l’onde, ces chansons se parent d’arrangements de cordes d’une rare élégance. S. D.
Bleue, album à paraître le 15 mars chez Polydor/Universal.
Lou Doillon
Après le succès surprise de Places (2012), son premier album, dont la mélancolie était soyeusement mise en son par Etienne Daho, Lou Doillon avait parcouru les territoires plus austères de Lay Low (2015), réalisé par Taylor Kirk, chanteur des Canadiens folk-blues de Timber Timbre. Dans Soliloquy, son troisième album, à paraître le 1er février, la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon enrichit cette fois ses penchants sombres d’une attrayante variété polychrome, grâce à un trio de réalisateurs – Dan Levy de The Do, Benjamin Lebeau des Shoes et le multi-instrumentiste Nicolas Subréchicot – décorant chacun à sa façon l’éraillement ténébreux de la chanteuse. Après un premier concert à Lille, le 31 mars, la tournée passera par Paris, à l’Olympia, le 16 mai. S. D.
Tournée à partir du 31 mars ; Soliloquy, album à paraître le 1er février chez Barclay/Universal.
Le Printemps de Bourges
Fondé en 1977, Le Printemps de Bourges est devenu l’un des grands festivals dits de musiques actuelles. Et chronologiquement, le premier au sortir de l’hiver. Au programme de sa 43e édition, à cheval entre vedettes et sensations du moment, les premiers noms annoncés indiquent que chanson, rock, rap et électro y seront à nouveau à la fête. Le festival débutera le 16 avril avec le spectacle du chorégraphe Jean‑Claude Gallotta consacré à L’Homme à tête de chou, de Gainsbourg, avec la voix de Bashung. Suivront Hubert-Félix Thiéfaine, Gaëtan Roussel, Columbine, Georgio, Zazie, Charlie Winston, Vald, Skip The Use, Jeanne Added, Clara Luciani, Flavien Berger, Giorgia Angiuli, Thylacine, Paul Kalkbrenner… Et Maître Gims, en clôture, le 21 avril. S. Si.
Bourges (Cher), différents lieux, du 16 au 21 avril.
ROCK
Foals
TRANSGRESSIVE RECORDS / WARNER
Depuis la fin des années 2000, ce quatuor d’Oxford mené par le chanteur-guitariste Yannis Philippakis s’est distingué par des chansons dopées par les audaces rythmiques et la spectaculaire intensité de ses concerts. Quatre ans après What Went Down, un cinquième album, Everything Not Saved Will Be Lost, se présente sous la forme d’un diptyque dont le premier chapitre paraîtra le 8 mars (le second étant prévu à l’automne). Sans perdre de son énergie, Foals semble gagner en finesse et méticulosité mélodique. S. D.
Everything Not Saved Will Be Lost, album à paraître le 8 mars chez Transgressive Records/Warner.
Metallica
Le groupe Metallica en concert à Austin (Texas), le 13 octobre 2018. / SUZANNE CORDEIRO / AFP
Avant Muse et Maître Gims, le Stade de France inaugure ses grands-messes en plein air dans une orgie de décibels avec une institution indestructible du metal, Metallica, en activité depuis le début des années 1980. Cette date unique en France prend place dans l’extension du WorldWired Tour lancé en 2016. Dans la fureur et la liesse, les quatre cavaliers californiens de l’Apocalypse devraient à nouveau revisiter les classiques qui ont fait leur gloire, For Whom the Bell Tolls, One ou Enter Sandman et son riff à triton, depuis longtemps entré dans l’histoire au côté de Smoke on the Water et de Highway To Hell. Prévoir des bouchons. Bruno Lesprit
Stade de France, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 12 mai.
RAP & ÉLECTRO
Disiz La Peste
Le rappeur Disiz La Peste (ici à Evry, en 2018), sera en tournée à partir du 31 janvier. / JOHANN DORLIPO
Il a présenté son show en avant-première le 6 décembre 2018 aux Transmusicales de Rennes. Pari risqué pour un rappeur français, jadis connu pour son tube humoristique J’pète les plombs, que de s’aventurer dans un festival aussi avant-gardiste en termes de musiques électroniques. Seulement, Disiz La Peste s’est tellement réinventé en vingt ans de carrière que le rap qu’il joue aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui de ses débuts. Avec son douzième album, Disizilla, publié en septembre 2018, il explore l’univers des mangas et du boom-bap (style en vogue dans les années 1990 sur la côte Est des Etats-Unis), en emmenant ses auditeurs dans les méandres de son âme tourmentée. Sa tournée débute le 31 janvier au Rockstore de Montpellier pour se terminer le 20 avril au Zénith de Paris. Stéphanie Binet
Tournée à partir du 31 janvier. Disizilla, album paru en septembre 2018.
Future
On attendait un album surprise de Travis Scott et c’est finalement Future qui dégaine le premier. Ce rappeur originaire d’Atlanta est un héritier du Dirty South, et notamment du collectif Dungeon Family qui regroupait des artistes aussi variés que Goodie Mob ou Outkast. Ses aînés voyaient en lui le futur, d’où son nom. Il a été un des premiers à se servir de l’auto-tune pour rapper et en a fait une utilisation particulièrement ingénieuse, bien moins pénible qu’ailleurs. Il est aussi réputé pour ses performances scéniques dignes des meilleurs clubs de strip-tease d’Atlanta. St. B.
Future Hndrxx Presents : The WIZRD, album paru le 18 janvier chez Epic/Freebandz.
Childish Gambino
Le rappeur Childish Gambino sur scène à Las Vegas, en septembre 2018. / JOHN SALANGSANG / INVISION / AP
Le rappeur Childish Gambino, de son vrai nom Donald Glover, a fait sensation en 2018 avec le clip de This Is America. Il y dénonçait les brutalités policières contre la communauté noire et les stéréotypes racistes toujours présents dans l’Amérique de Donald Trump. Egalement acteur dans la saga Star Wars ou scénariste pour sa série sarcastique, Atlanta, Childish Gambino a su créer une énorme attente autour de son prochain disque qui fera suite au remarquable Awaken, My Love! Son concert au Zénith de Paris programmé le 30 octobre 2018 devait être un événement, mais à la suite d’une blessure au pied, il a dû reporter toute sa tournée. Il est de retour à Paris le 27 mars dans une salle bien plus grande, l’AccorHotels Arena. St. B.
AccorHotels Arena, Paris 12e, le 27 mars.
« Electro, de Kraftwerk à Daft Punk »
YVES MALENFER / PHILARMONIE DE PARIS
Après les comédies musicales, la Philharmonie de Paris accueillera une exposition consacrée à la révolution électro, des pionniers allemands Kraftwerk aux rois de la French touch, Daft Punk, en passant par la house de Chicago et la techno de Detroit. Mis en musique par le DJ star Laurent Garnier, le parcours ambitionne de présenter cette culture dans ses dimensions esthétiques (mixage, sampling, arts visuels…) et sociétales (free-parties et communautés) à partir d’installations, de photographies (Andreas Gursky, Peter Boettcher) ou de projections. B. Lt
Philharmonie de Paris, Paris 19e, du 9 avril au 11 août.