Jean-Luc Van Den Heede s’apprête à boucler en vainqueur la Golden Globe Race
Jean-Luc Van Den Heede s’apprête à boucler en vainqueur la Golden Globe Race
Le marin français, 73 ans, est attendu mardi matin à l’arrivée aux Sables-d’Olonne (Vendée).
Jean-Luc Van den Heede en octobre 2018. / Christophe Favreau/PPL/GGR / Christophe Favreau/PPL/GGR
A 73 ans, le marin français Jean-Luc Van Den Heede s’apprête à boucler sa sixième circumnavigation en solitaire et à remporter la Golden Globe Race, la course autour du monde sans escale, sans assistance et à l’ancienne, sans GPS, ni électronique, comme en 1968. Il devrait franchir, mardi 29 janvier, la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne (Vendée). Après après 212 jours de navigation.
Il battra de très loin le temps affiché par Sir Robin-Knox Johnston, qui, en 1969, avait été le premier marin à avoir réalisé en course une navigation autour du monde, en solitaire et sans escale : le marin britannique, à bord de Suhaili, avait remporté le Golden Globe, sponsorisé par le journal anglais The Sunday Times, en 312 jours. Il avait été le seul à franchir la ligne d’arrivée. Abandons, naufrage, suicide avaient marqué cette première course, comme l’abandon du Français Bernard Moitessier qui, longtemps en tête, continua sa route après le Cap Horn pour gagner Tahiti et « sauver son âme ».
« 215 jours peut-être, c’est un très bon temps », déclarait la semaine dernière Sir Robin-Knox Johnston à nos confrères de Voiles-et-Voiliers. « Je ne suis pas très surpris le Rustler 36 [le bateau de Jean-Luc Van Den Heede] est un bateau rapide. Jean-Luc a déjà cinq tours du monde à son actif. Je savais que son temps de course serait inférieur au mien mais je ne pensais pas d’autant ».
Une avarie a relancé la course
Parti le 1er juillet 2018, à bord de Matmut, Jean-Luc Van Den Heede a mené la flotte des dix-huit participants depuis début août, accumulant jusqu’à 2 000 milles nautiques d’avance sur ses poursuivants. Jusqu’à ce que son bateau subisse, début novembre, des dommages importants au niveau du mât. Ayant un temps envisagé de faire escale au Chili, le navigateur a poursuivi finalement sa route.
Mais cette avarie a relancé la course en permettant au Néerlandais Mark Slats, deuxième au classement sur Ohpen-Maverick, de revenir sur Van Den Heede. Mi-janvier Mark Slats comptait moins de 50 milles nautiques de retard, après une poursuite tout le long de la remontée de l’Atlantique.
L’option finale de contournement de l’anticyclone des Açores par le nord a permis à Jean-Luc Van Den Heede de reprendre l’avantage sur son adversaire. « La fin de la course est très intéressante. Jean-Luc a bien joué en allant chercher les vents d’ouest », expliquait Sir Robin-Knox Johnston à Voiles-et-Voiliers.
Quatre sauvetages
Derrière Jean-Luc Van Den Heede, quatre marins sont encore course dans la Golden Globe Race sur les dix-huit au départ. Le Russe Igor Zaretskiy poursuit son tour du monde en classe Chichester après avoir effectué une escale en Australie.
Les sept mois de course ont été marqués par quatre sauvetages, ceux de Abilash Tomy, Gregor Mc Guckin, Loïc Lepage et Susie Goodall.
« Quand je participe à une régate c’est pour essayer de la gagner », avait déclaré au Monde Jean-Luc Van Den Heede en avril 2018. C’est quasi chose faite mais le marin français va établir un autre record comme le rappelle Sir Robin-Knox Johnston : « En s’inscrivant à la course, Jean-Luc m’a déjà piqué mon record, celui d’être le plus vieux navigateur à prendre le départ d’une course autour du monde. Je suis parti pour mon deuxième et dernier tour du monde à 68 ans et il en a 73. »
Van Den Heede va également devenir le plus vieux navigateur à remporter une course autour du monde sans escale et sans assistance.