Le plan de sauvegarde de l’emploi de Ford pour l’usine de Blanquefort a été rejeté
Le plan de sauvegarde de l’emploi de Ford pour l’usine de Blanquefort a été rejeté
Cette décision, très attendue, constitue une étape décisive pour le site industriel et ses 870 emplois, accroché à l’espoir d’une reprise.
Devant l’entrée du site Ford de Blanquefort, le 27 février 2018. / NICOLAS TUCAT / AFP
C’est un répit qu’espéraient fortement les syndicats de l’usine Ford de Blanquefort, en Gironde. La Direction du travail (Direccte) a décidé, lundi 28 janvier, de rejeter le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour l’emblématique site industriel, repoussant la perspective de sa fermeture, a annoncé la préfecture de Gironde.
Cette « décision », a expliqué la préfecture dans un communiqué, « a pour objectif de sécuriser l’ensemble des parties, en pointant la non-conformité de la procédure », donnant ainsi un répit au projet de rachat de l’entreprise par Punch à Strasbourg.
Cette décision, très attendue, est une étape décisive pour les 870 salariés de l’usine, accrochés à l’espoir d’une reprise. Le constructeur américain, qui avait annoncé il y a près d’un an sa volonté de se désengager de l’usine de boîtes de vitesses implantée en 1972, avait refusé en décembre un offre de reprise de la société franco-belge basée à Strasbourg Punch-Powerglide. Cette dernière, pourtant appuyée par l’Etat et les syndicats, portait sur environ 400 emplois.
Quelques semaines de répit
Le non-homologation du PSE, décidée lundi soir par la Direccte, devrait permettre aux syndicats de gagner quelques semaines supplémentaires pour obtenir davantage de la part de Ford, et retravailler une possible reprise. Punch-Powerglide pourrait notamment en profiter pour consolider son offre, notamment « produire une ou des lettres d’intention » (de commandes) de constructeurs. Une assurance qui, du point de vue des salariés, se fait attendre.
Vendredi, au sortir d’une réunion à Bercy avec une délégation de l’intersyndicale, Philippe Poutou, délégué CGT à Ford-Blanquefort, avait appelé de ses vœux un rejet du PSE. « Cela donne seulement un répit, une chance supplémentaire. Mais c’est déterminant, incontournable », avait-il expliqué. « Il faut se donner les moyens de faire plier Ford, et aussi pour que le projet de reprise se concrétise. »
La décision de Ford mi-décembre de refuser l’offre de Punch, après des mois d’implication de l’Etat pour trouver un repreneur, avait provoqué une levée de boucliers politiques, locale, et nationale, jusqu’au président de la République qui avait jugé l’attitude du constructeur « hostile et inacceptable ». Une « trahison », avait estimé M. Le Maire.
Il a assuré depuis, début janvier, que « les discussions continuaient » pour convaincre Ford de ne pas fermer l’usine. Discussions sans aucune garantie, convient-on de sources concordantes. Et sur fond d’horloge qui tourne, avec la fin de production à Blanquefort – déjà au ralenti – programmée pour fin août 2019.