Transparency International fustige les atteintes aux contre-pouvoirs dans l’Amérique de Trump
Transparency International fustige les atteintes aux contre-pouvoirs dans l’Amérique de Trump
Le Monde.fr avec AFP
Les Etats-Unis sortent du top 20 des pays où la perception de la corruption est la moins aiguë. Le classement de l’ONG est dominé par le Danemark, suivi par la Nouvelle-Zélande.
L’essor des populismes et des inégalités étaient au cœur des mises en garde de Transparency International, il y a un an. Dans son nouveau rapport annuel publié mardi 29 janvier, l’organisation non gouvernementale (ONG) dénonce les atteintes aux contre-pouvoirs dans les Etats-Unis du président Donald Trump.
Les Etats-Unis, avec un score de 71 sur 100 (en baisse de 4 points), glissent pour la première fois depuis 2011 hors du top 20 des pays où la perception de la corruption est la moins aiguë, selon le rapport annuel de l’ONG, basée à Berlin.
Transparency International classe chaque année 180 pays en fonction de leur niveau perçu de corruption dans le secteur public. Le classement reste dominé comme les années précédentes par les pays nordiques, avec le Danemark en tête, et la Nouvelle-Zélande (2e). La Somalie reste en bas du classement, derrière le Yémen, le Sud-Soudan et la Syrie.
Le président Trump, un « symptôme » des problèmes américains
Le « faible score » des Etats-Unis « intervient à un moment où ils sont confrontés à des menaces sur leur système de freins et contre-pouvoirs, ainsi qu’à une érosion des normes éthiques aux plus hauts niveaux de pouvoir », explique l’ONG.
La deuxième année du mandat de M. Trump a été mouvementée, des révélations sur les liens supposés entre son équipe de campagne et la Russie à son soutien controversé à un candidat de la Cour suprême accusé d’agression sexuelle, en passant par des soupçons de népotisme.
« La présidence Trump a mis en lumière les failles du système américain pour garantir un gouvernement responsable envers l’intérêt public », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Zoe Reiter, représentante par intérim de Transparency International aux Etats-Unis. « Mais le président Trump est un symptôme plutôt qu’une cause, les problèmes existaient avant son entrée en fonction », ajoute-t-elle, citant l’incapacité du système américain à prévenir les conflits d’intérêts.
La dégringolade de la Turquie et de la Hongrie
L’ONG pointe aussi du doigt la Turquie et la Hongrie, en baisse au classement, blâmant « la détérioration de l’État de droit et des institutions démocratiques, ainsi que la réduction rapide de l’espace de la société civile et des médias indépendants ».
« Alors que de nombreuses institutions démocratiques sont menacées à travers le monde, souvent par des dirigeants aux tendances autoritaires ou populistes, nous devons faire davantage pour renforcer les freins et contrepoids et protéger les droits des citoyens », préconise Patricia Moreira, directrice générale de Transparency International.
Parmi ses recommandations, l’organisation exhorte les gouvernements à défendre la liberté de la presse et à soutenir les organisations de la société civile qui s’efforcent de contrôler les dépenses publiques.