Le relèvement du seuil de revente à perte (SRP), le 1er février dans la distribution, devrait conduire à une hausse importante de tarifs sur 4 % des produits alimentaires de grande consommation, a annoncé mercredi 30 janvier le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, confirmant une information du Parisien.

« 4 % des produits vont augmenter beaucoup. Je le regrette, j’aurais voulu que ce soit [différent](…). On essaie une chose, c’est qu’on ait encore une agriculture en France, pour arrêter d’acheter des produits qui viennent d’Amérique ou des pays de l’Est », a déclaré le ministre sur France Info mercredi matin. Dans les supermarchés, « 500 produits sur 13 000 » devraient ainsi augmenter, alors que dans les hypermarchés, « 800 produits sur 20 000 » sont concernés, a précisé M. Guillaume.

Produits de grande consommation

Cette hausse découle d’une disposition de la loi du 30 octobre 2018 sur l’agriculture et l’alimentation (EGalim), qui entre en vigueur le 1er février, et a notamment pour objectif de mieux rémunérer les agriculteurs. Larticle 15 du texte prévoit d’encadrer les prix de vente des produits alimentaires, en contraignant les distributeurs à fixer un prix au moins 10 % supérieur au prix d’achat.

Ces produits ne sont en général pas des produits agricoles directs, mais plutôt des produits de grande consommation fabriqués la plupart du temps par des géants de l’agroalimentaire (Danette, Coca-Cola, Caprice des Dieux, Ricard, Nutella, etc.) et utilisés par les distributeurs dans leurs promotions. Selon Le Parisien, 24 produits vont ainsi augmenter de 6,3 % au 1er février.

« Répartir les marges différemment »

« La loi ne dit pas qu’il faut augmenter le Nutella, elle stipule qu’une grande surface ne peut pas vendre de produits aux consommateurs moins cher que ce que ça vaut », a mis en avant le ministre de l’agriculture.

« Ce que je demande aux grandes surfaces c’est de trouver un moyen de répartir les marges différemment, de répartir les choses mieux, l’objectif est que les produits agricoles soient vendus à leur juste valeur. »

M. Guillaume a fustigé les enseignes qui profitent de la prochaine application de la loi pour imputer au gouvernement de prochaines hausses de prix. Lorsqu’une enseigne affiche deux tarifs avant et après la loi, elle « prend en otage les consommateurs » a-t-il estimé. « Il faut indiquer aux consommateurs que, en gros, ce sera cinquante centimes de plus par mois » a-t-il encore ajouté.