Emmanuel Macron lors d’un échange avec des maires pour le grand débat national, le 18 janvier à Souillac. / JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE »

Dans un entretien de plus d’une heure avec, notamment, des journalistes des rédactions Paris Match, BFM-TV et Le Figaro, reçus pendant plus d’une heure à l’Elysée, Emmanuel Macron a assuré qu’il fera désormais « très attention » aux « petites phrases » de sa part qui ont, selon lui, nourri « un procès en humiliation ». Il a ensuite déclaré que si son intention était de faire preuve de sincérité, son « statut de président rend sans doute cette parole asymétrique », reconnaît-il.

Le chef de l’Etat a par ailleurs indiqué à ses interlocuteurs, qu’il a reçus plus d’une heure, qu’il se rendra lundi 4 février en banlieue parisienne, puis ira en fin de semaine prochaine dialoguer avec des jeunes.

« 40 000 à 50 000 militants ultras » parmi les « gilets jaunes »

« J’ai beaucoup appris de ces vingt mois. Ça m’a scarifié », dit-il. « Si être gilet jaune, ça veut dire qu’on est pour que le travail paie plus et que le Parlement fonctionne mieux, alors je suis gilet jaune ». Selon le président, les « gilets jaunes » ont été infiltrés par « 40 000 à 50 000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions ». Il dénonce la « fachosphère » et la « gauchosphère » actives sur les réseaux sociaux, selon ces propos rapportés partiellement. Il affirme également ne pas croire aux sondages selon lesquels 50 % des Français soutiennent leur colère.

Critiquant comme souvent les chaînes d’information en continu, il a ironisé : sur leurs antennes, « Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre ou un député ! ». La réponse à ces « commentaires permanents, c’est peut-être le débat permanent », la « délibération permanente », mais il a répété qu’il ne voulait pas un système qui opposerait cette « démocratie délibérative » – qu’il a évoquée ces dernières semaines – et la « démocratie représentative ».

Invité à préciser son avis sur l’issue du grand débat, il évoque encore un « nouveau souffle » et la nécessité de « rebâtir des formes locales de délibérations », citant aussi un besoin de « nouvelle république ». Le président dit moins croire, en revanche, à un « Grenelle » social – que propose le leader de la CFDT Laurent Berger –, à un changement de gouvernement ou à une dissolution.