Malgré les critiques des alliés des Etats-Unis et de son propre camp républicain, Donald Trump persiste à vouloir retirer les quelque 2 000 soldats américains de Syrie auprès des forces arabo-kurdes qui combattent le groupe Etat islamique (EI). Sa décision, annoncée en décembre, pose la question du sort des djihadistes étrangers. Washington a appelé, lundi 4 février, les autres pays à rapatrier et à juger chez eux leurs djihadistes détenus en Syrie par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Dans un communiqué, Robert Palladino, porte-parole du département d’Etat américain, salue « les contributions » faites par les FDS « pour vaincre l’EI », aujourd’hui « affaibli et en débandade ». Il rappelle que les forces arabo-kurdes ont fait prisonnier au cours de leur campagne de libération « des centaines de terroristes étrangers venus de douzaines de pays à travers le monde ». « Les FDS ont fait preuve de leur engagement à détenir ces individus de façon sûre et humaine », ajoute-t-il, louant les « efforts continus des FDS pour renvoyer dans leurs pays d’origine ces terroristes étrangers ».

Environ 130 ressortissants français

La France, frappée ces dernières années par des attentats parfois planifiés depuis la Syrie, est particulièrement concernée, avec environ 130 ressortissants français détenus par les Kurdes. Elle était jusqu’ici opposée à leur retour pour s’épargner un casse-tête politique, sécuritaire, judiciaire et carcéral, préférant les voir jugés et emprisonnés sur place.

Mais le départ des Américains ravive les craintes de les voir s’évanouir dans la nature et représenter à nouveau une menace. Cette question épineuse devrait être discutée lors de la réunion des ministres des affaires étrangères des pays membres de la coalition contre l’EI, mercredi à Washington, où les conséquences du départ américain de Syrie seront au cœur des débats.