« La Fabrique d’Arnold Schwarzenegger » : la vie rêvée du Terminator
« La Fabrique d’Arnold Schwarzenegger » : la vie rêvée du Terminator
Par Mustapha Kessous
Pour les cinquante ans de carrière de l’acteur, un documentaire retrace sa trajectoire hors norme.
Qui aurait pu croire que cet homme bodybuildé venu d’un petit village proche de la Slovénie allait marquer le cinéma et la politique des Etats-Unis ? « On a dit de moi que mon nom est imprononçable, que je ne parle pas bien anglais, que mon corps est trop développé ; et vous savez ce qui s’est passé : je suis devenu l’acteur le mieux payé du monde », réplique-t-il encore aujourd’hui à ceux qui continuent de douter de lui.
Il ne faut pas taquiner la bête : Arnold Schwarzenegger est revanchard. Les mauvaises langues qui ont moqué sa silhouette hors norme et son accent n’ont pas su cerner sa personnalité atypique. Après un demi-siècle en haut de l’affiche, « Schwarzy » incarne toujours « le rêve américain en cuir et en os » comme il le dit, n’hésitant pas à rappeler que plus personne ne se trompe au moment de prononcer son nom de famille. Si sa vie ressemble à un scénario « made in Hollywood », celui d’un homme parti de rien et qui finira par conquérir l’Amérique, Arnold Schwarzenegger a toujours su qu’il deviendrait le plus grand bodybuilder, puis le plus grand acteur.
Parcours superprotéiné
Cette confiance absolue en son destin, que ses contempteurs ont appelée de l’arrogance, lui a permis de connaître une ascension vertigineuse. Après avoir remporté cinq titres de « Mister Univers » (le premier à 21 ans), il s’est imposé sur grand écran comme une des stars majeures des blockbusters les plus rentables des années 1980, par exemple Conan le barbare (John Milius, 1982) ou Predator (John McTiernan, 1987).
Mais c’est son rôle de robot tueur venu du futur dans Terminator (James Cameron, 1984) qui va inscrire « Schwarzy » dans la culture populaire. Pour ses cinquante ans de carrière, le documentaire La Fabrique d’Arnold Schwarzenegger, proposé par Arte, retrace son parcours superprotéiné, de son enfance en Autriche à son élection au poste de gouverneur de Californie (2003-2011). Riche en archives et interviews détonantes, ce documentaire va au-delà du portrait hagiographique. Il propose une théorie. Comme le Terminator, Schwarzenegger est l’homme du futur, hyperconscient de son image et de son corps, à moitié cyborg puisqu’il est sans cesse connecté. Intéressant.
La Fabrique d’Arnold Schwarzenegger, de Jérôme Momcilovic et Camille Juza (Fr., 2018, 51 min). www.arte.tv/fr/videos/078697-000-A/la-fabrique-d-arnold-schwarzenegger