Nice va tester la reconnaissance faciale sur la voie publique
Nice va tester la reconnaissance faciale sur la voie publique
Le Monde.fr avec AFP
La municipalité, adepte de la vidéosurveillance, a été autorisée par la CNIL à expérimenter de manière limitée de nouvelles applications.
Christian Estrosi, à Paris, le 31 mars 2017. / ERIC PIERMONT / AFP
Ce sera une première en France. Lundi 18 février, le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé lors d’une conférence de presse que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) avait autorisé la municipalité à tester un système de reconnaissance faciale sur la voie publique via ses caméras de vidéosurveillance. Le test va durer deux jours dans une partie de l’enceinte du carnaval de Nice, dont la 135e édition a commencé samedi. Il concerne exclusivement des personnes volontaires.
L’expérimentation permettra de tester différents scénarios, comme celui d’un enfant perdu dans la foule, d’une personne âgée vulnérable elle aussi égarée ou encore d’une personne dite « d’intérêt », c’est-à-dire recherchée, en utilisant six caméras de vidéosurveillance positionnées sur le périmètre de test.
Une participation volontaire
Un millier de volontaires venant au carnaval vont être amenés à jouer le rôle de cobaye et à accepter le principe de la reconnaissance faciale, ce qui permettra ensuite de rechercher parmi eux des personnes dont les opérateurs de vidéosurveillance auront la photographie. Les personnes qui ne seront pas volontaires auront le visage flouté et ne seront pas reconnaissables sur les images. La CNIL, qui encadre ces tests, a également imposé la pose de panneaux informatifs pendant cette expérimentation.
La licence du logiciel employé, AnyVision, appartient à l’entreprise Confidentia. Selon son président, Jean-Philippe Claret, il permet « de reconnaître quelqu’un même si la photo a trente ans » ou encore de reconnaître une personne passant de profil près d’une caméra, même si la photo fournie est de face.
Obtenir la liste des « fichés S »
Nice compte une caméra pour cent quarante cinq habitants. Par le passé, la municipalité s’était déjà montrée encline à doubler son important parc de caméras de procédés de cette nature. Quelques semaines avant l’attentat de la promenade des Anglais, lors de l’Euro 2016, M. Estrosi avait déjà demandé sans succès au gouvernement l’autorisation d’utiliser la reconnaissance faciale à l’entrée de la fan-zone installée dans sa ville.
Plus récemment, en décembre, il avait demandé au préfet de lui fournir la liste des « fichés S » de sa ville, afin de « pouvoir suivre toutes les allées et venues, dans les transports en commun, dans les artères, dans les lieux publics, des individus en question », à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale qui serait relié à l’ensemble des caméras de la ville.