Rassemblement de « gilets jaunes » contre l'antisémitisme, place de la République à Paris, le 18 février. / KAMIL ZIHNIOGLU POUR LE MONDE

Le premier ministre, plus de la moitié du gouvernement et les représentants d’une vingtaine de partis participeront aux rassemblements contre l’antisémitisme prévus mardi 19 février à l’initiative du Parti socialiste (PS) à travers la France.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui s’exprimera mercredi soir au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), n’y assistera en revanche pas, malgré l’appel en ce sens lancé par le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Le chef du gouvernement Edouard Philippe a annoncé dans la soirée de lundi, sa participation au rendez-vous parisien, qui se tient place de la République à 19 heures. Quatorze autres ministres l’accompagneront : François de Rugy (transition écologique), Jean-Michel Blanquer (éducation), Agnès Buzyn (solidarités et santé), Jacqueline Gourault et Julien Denormandie (territoires), Frédérique Vidal (enseignement supérieur), Franck Riester (culture), Didier Guillaume (agriculture), Marc Fesneau (relations avec le Parlement), Elisabeth Borne (transition écologique), Nathalie Loiseau (affaires européennes), Annick Girardin (outre-mer), Muriel Pénicaud (travail), Sébastien Lecornu (collectivités territoriales).

Neuf secrétaires d’Etat prévoient également d’être présents : Brune Poirson et Emmanuelle Wargon (transition écologique), Christelle Dubos et Adrien Taquet (solidarités et santé), Sophie Cluzel (personnes handicapées), Agnès Pannier-Runacher (économie et finances), Gabriel Attal (jeunesse), Olivier Dussopt (fonctionnaires) et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Un appel à « l’union »

« Ce qui est en péril, c’est notre vivre ensemble », a estimé lundi le ministre Didier Guillaume, lors de l’émission Audition publique sur LCP et Public Sénat, en partenariat avec l’Agence France-Presse et Le Figaro. A propos des participants, il a considéré qu’il s’agirait de « républicains, des femmes et des hommes, quoi qu’ils pensent ».

Jeudi, quatorze partis avaient lancé sous l’impulsion du PS un « appel à l’union contre l’antisémitisme ». Une demi-douzaine d’autres ont depuis rejoint l’appel, dont La France insoumise. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon avait expliqué, jeudi, ne pas avoir été formellement invité à s’associer à cette démarche, malgré un message « Telegram » de M. Faure. L’entourage de M. Mélenchon n’était pas en mesure de dire lundi soir si ce dernier sera présent à l’un des rassemblements.

L’ancien président de la République François Hollande et l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve ont confirmé leur venue. Pas d’information en revanche du côté de Nicolas Sarkozy.

Le RN non convié

Le Rassemblement national, qui avait déploré ne pas avoir été convié, a annoncé qu’il rendrait un hommage séparé « aux victimes des actes antisémites ». Dans son communiqué, le RN (ex-Front national) explique qu’il « n’entend pas défiler aux côtés de formations et de dirigeants politiques qui, soit n’ont rien fait depuis trente ans contre l’implantation des réseaux islamistes dans les quartiers, soit les ont encouragés, soit même entretiennent à leur égard un double langage irresponsable et criminel ».

Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, a annoncé qu’il se rendrait place de la République, bien qu’il n’ait pas non plus été invité.

Un groupe de « gilets jaunes » a aussi annoncé sa venue, celui des « gilets jaunes citoyens » emmenés par Thierry Paul Valette. La sénatrice Europe écologie-les Verts (EELV) Esther Benbassa, très présente dans les manifestations du mouvement, a invité sur Twitter ces derniers à venir nombreux.

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a fait savoir qu’il participerait à un autre rendez-vous, prévu à 19 heures à Ménilmontant (Paris, 20e), « contre les actes antisémites, contre leur instrumentalisation, pour le combat contre le racisme sous toutes ses formes ». Seront à ses côtés d’autres organisations dont le Parti des indigènes de la République (PIR), le Comité Adama ou l’Union juive française pour la paix (UJFP).

Pénaliser l’antisionisme

Des députés, membres du groupe d’études de l’Assemblée nationale sur l’antisémitisme, veulent en outre pénaliser l’antisionisme. C’est un sujet « sur lequel nous travaillons depuis plusieurs mois », a déclaré lundi le président du groupe d’études, Sylvain Maillard (La République en marche, LRM).

Le député de Paris a récusé tout projet « de circonstance », alors que les insultes proférées samedi par des « gilets jaunes » contre le philosophe Alain Finkielkraut ont suscité une vague de condamnations. M. Maillard affirme que les six vice-présidents du groupe d’études, issus des rangs de LRM, des Républicains, de l’UDI-Agir, du MoDem et de Libertés et territoires, soutiennent à « l’unanimité » cette proposition.