Louis Aliot, le 21 juin, à l’Assemblée nationale. | THOMAS SAMSON / AFP

Tout comme Marine Le Pen en mars, Louis Aliot, élu dimanche 18 juin député dans les Pyrénées-Orientales, a refusé de se rendre jeudi matin à une convocation de la police dans l’enquête sur les assistants parlementaires d’eurodéputés FN, apprend-on de source proche de l’enquête, confirmant une information de BFM-TV.

Le nouveau député Front national devait être entendu par l’office anticorruption à Nanterre. Le FN est soupçonné d’avoir mis en place un système pour rémunérer ses permanents ou des cadres avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés.

Le vice-président du FN, qui vient de perdre automatiquement son siège d’eurodéputé après son élection à l’Assemblée nationale, fait partie des 17 élus européens, dont Marine et Jean-Marie Le Pen, à être visés par l’enquête en France, ouverte en 2015, qui porte sur une quarantaine d’assistants.

Un préjudice de 5 millions d’euros

Le Parlement européen a réévalué son préjudice potentiel à cinq millions d’euros, pour une période de cinq ans allant du 1er avril 2012 au 1er avril 2017. Une précédente estimation en septembre 2015 faisait état de 1,9 million d’euros. Les services du Parlement s’appuient sur l’enquête en cours et les rapports du gendarme antifraude de l’UE, l’Olaf.

Louis Aliot et Marine Le Pen, élue dimanche députée du Pas-de-Calais, jouissent d’une immunité pour la durée de la session du Parlement et ne peuvent être contraints à se rendre à une audition dans ce dossier. Le 10 mars, Marine Le Pen, arguant de son immunité d’eurodéputée, avait refusé de se rendre à une convocation en vue de sa possible mise en examen pour abus de confiance au sujet des salaires versés à sa chef de cabinet au FN, Catherine Griset, elle-même mise en examen pour recel.