Les chefs d’Etat et de gouvernement de 17 pays du Sahel tiendront un sommet, lundi, à Niamey pour valider un « plan d’investissement climatique » de 400 milliards de dollars sur douze ans, a annoncé jeudi 21 février, le gouvernement nigérien.

Ce plan élaboré pour « la période 2018-2030 », qui concerne « 17 Etats de la bande sahélienne, allant de l’océan Atlantique à la Corne de l’Afrique », est « très ambitieux ». Il est « la traduction des engagements de nos Etats à travers l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique », a déclaré le ministre nigérien de l’environnement, Almoustapha Garba, lors d’une conférence de presse.

L’investissement est estimé à « un peu moins de 400 milliards de dollars » (plus de 350 milliards d’euros). « Un programme prioritaire » est axé sur six projets visant diverses actions sur le terrain pour « limiter » les émissions des gaz à effet de serre et pour permettre aux populations « de s’adapter aux changements climatiques », a-t-il expliqué.

Ce programme prioritaire, qui doit « être mis en œuvre sans attendre », sera soumis aux partenaires techniques et financiers lors d’une table ronde mardi à Niamey « en vue de son financement », a noté M. Garba. « A travers l’Accord de Paris, les pays développés à l’origine du réchauffement du climat se sont engagés à mettre à la disposition de l’ensemble des Etats parties les ressources financières nécessaires pour mener ces différentes actions en vue d’arriver à l’objectif global de limiter le réchauffement de la planète. »

Erosion côtière

Le sommet de Niamey permettra « de soumettre à la validation des chefs d’Etat et de gouvernement » le plan d’investissement climatique « élaboré par des experts » des 17 Etats.

La région du Sahel, qui abrite plus de 500 millions d’habitants pour une superficie d’environ 10 millions de km2 est extrêmement vulnérable aux changements climatiques, « ce qui fragilise à la fois les conditions de vie des populations et les écosystèmes », selon un document distribué aux médias.

Ainsi, l’Afrique subsaharienne connaît un taux important de dégradation. L’érosion côtière est « de plus en plus accentuée » avec « un à deux mètres par an au Sénégal et à Djibouti » et « vingt à trente mètres par an dans le golfe de Guinée », selon le même document.

Les 17 Etats de la région du Sahel sont le Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie, le Mali, la Guinée-Conakry, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin, le Niger, le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Soudan, l’Erythrée, l’Ethiopie et Djibouti.

Outre, la pauvreté et les effets du changement climatique, près de la moitié de ces pays sont confrontés à des activités djihadistes.