Le Botswana décidé à légaliser la chasse aux animaux sauvages
Le Botswana décidé à légaliser la chasse aux animaux sauvages
Le Monde.fr avec AFP
La préservation de la faune exceptionnelle du pays, protégée depuis 2014, a permis le développement d’un tourisme de safari important.
La faune sauvage est très protégée au Botswana, ce qui a permis, outre la préservation des espèces, le développement d’un tourisme du safari important. Ici dans le parc national de Chobe en 2015. / CHRIS JEK/AFP
Le Botswana a confirmé, jeudi 21 février, son intention de légaliser la chasse aux animaux sauvages sur son territoire, qui abrite la plus grande population africaine d’éléphants, suscitant l’indignation des défenseurs d’animaux.
Le gouvernement avait chargé un comité de se prononcer sur la levée éventuelle de l’interdiction de la chasse, en vigueur depuis 2014.
Dans son rapport rendu public jeudi, ce comité, présidé par le ministre du développement rural, Frans van der Westhuizen, « estime nécessaire de faire les recommandations suivantes : la levée de l’interdiction de la chasse » et « l’introduction de l’abattage régulier mais limité d’éléphants ».
Ces propositions doivent encore être débattues au sein du gouvernement avant d’être adoptées. « Si besoin est, nous donnerons l’occasion au Parlement » d’en débattre, a ajouté le président Mokgweetsi Masisi jeudi.
Le débat sur la légalisation de la chasse avait été lancé en 2018 après le départ du président Ian Khama, défenseur passionné de la faune sauvage de son pays. En 2014, il avait interdit la chasse commerciale aux éléphants et à d’autres animaux menacés.
« Dégâts importants »
La légalisation de la chasse permettrait de « promouvoir la conservation des animaux », estime le rapport, « quand les communautés prennent conscience (…) des revenus générés par les ressources de la faune, elles protègent la nature ».
Mais des défenseurs des animaux se sont immédiatement élevés contre cette mesure. « Quel désastre ! », a estimé Dex Kotze, homme d’affaires très impliqué dans la défense de la cause animale. « Le Botswana compte 2 millions d’habitants et son économie dépend des diamants et du tourisme », a-t-il réagi à l’AFP. La légalisation de la chasse « pourrait faire des dégâts importants dans l’industrie touristique du Botswana. C’est fou », a-t-il poursuivi.
Coincé entre la Zambie et l’Afrique du Sud, le Botswana abrite la plus grande population africaine d’éléphants, évaluée à 135 000 animaux en 2015.
La richesse de sa faune en a fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme et l’un des moteurs du développement de son économie.