Burkina Faso : huit façons de voir le Fespaco
Burkina Faso : huit façons de voir le Fespaco
Le Monde.fr avec AFP
Du 23 février au 2 mars, se tient le cinquantenaire du festival. Propos recueillis sur l’avenir du cinéma africain lors de la soirée de gala.
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré (au centre), lors de la cérémonie d’ouverture de la 26e édition du Fespaco, à Ouagadougou, le 23 février 2019. / ISSOUF SANOGO / AFP
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) inaugurait dimanche soir 24 février, pour son cinquantenaire, une « Celebrities Night ». Recueil de propos des diverses personnalités invitées et d’avis divers sur l’avenir du cinéma africain.
Fierté Isaka Sawadogo, acteur de cinéma et de télévision burkinabé : « Un demi-siècle de festival, ça représente une fierté, c’est l’âge de la pérennité. Je suis très optimiste pour l’avenir, il y a un engouement de la jeunesse pour les métiers du cinéma. Le festival est un tremplin pour la jeunesse qui veut se lancer. »
Richesse Seydou Richard Traore, producteur burkinabé : « Pour relancer le cinéma africain, il faudrait une banque de la culture, comme il y a des banques pour l’agriculture. Au Burkina Faso, le ministère de la culture n’hérite que de 0,34 % du budget de l’Etat. Les actes ne suivent pas les discours. Il y a une tendance malencontreuse à croire que quelqu’un d’autre va venir financer notre culture. Mais c’est notre culture qui doit offrir quelque chose aux autres. »
Confiance Norah Kafando, actrice burkinabée : « Le cinéma africain bouge beaucoup, il y a plus d’organisation, les acteurs prennent de plus en plus confiance en eux. Mais il y a toujours le problème du manque de salles. Et aussi parfois de la qualité des films. Il y a beaucoup de productions, mais on gagnerait à aborder des thèmes ayant plus de poids. »
Défi Daniel Diamou, réalisateur burkinabé : « Le cinquantenaire, c’est un défi pour nous les jeunes de continuer à faire de bons films comme nos aînés. »
Amérique Annette Uwizeye, réalisatrice et productrice rwandaise : « Le cinquantenaire anniversaire, c’est spécial. Pourquoi ne pas passer maintenant à une autre étape pour les cinquante prochaines années ? Que les Africains fassent des films non plus sur l’Afrique, mais sur le reste du monde. Par exemple un film sur l’Amérique. »
Première dame Sika Bella Kaboré, épouse du président du Burkina Faso : « Le cinquantenaire du festival, c’est une chose qu’on ne vit qu’une fois. Je vais en profiter. J’irai voir beaucoup de films. »
Deuxième patrie Clarence Thomas Delgado, réalisateur et producteur sénégalais : « Ici, c’est ma deuxième patrie. Le Fespaco, c’est notre seul vrai festival africain. »
Union Leila A. Tall, actrice burkinabée : « J’aimerais que les producteurs soient plus soudés, pour qu’on ait plus de financements, qu’on soit unis. Je pense qu’on ferait de meilleures productions en s’associant aux autres pays africains. L’union fait la force ! ».