L’opposant russe Alexeï Navalny et plusieurs dizaines de ses partisans ont été interpellés samedi 5 mai à Moscou, pendant une manifestation organisée à deux jours de l’investiture de Vladimir Poutine pour un quatrième mandat présidentiel. D’autres arrestations ont également été rapportées lors de rassemblements en Extrême-Orient et en Sibérie.

Déclaré inéligible en raison d’une condamnation pénale qu’il estime orchestrée par le Kremlin, M. Navalny n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle de mars. Il a appelé à une journée de contestation à travers le pays samedi. « Le vieillard peureux Poutine pense qu’il est un tsar. Il n’est pas un tsar et c’est pour cela qu’il faut sortir dans la rue le 5 mai », a écrit le principal opposant russe sur Twitter.

Manifestations interdites à Moscou et Saint-Pétersbourg

A Moscou et à Saint-Pétersbourg, les autorités n’ont pas autorisé les manifestations qui sont prévues à partir de 8 heures, heure de Moscou. Avant la manifestation moscovite, plusieurs dizaines de militants pro-Poutine et des cosaques se sont rassemblés place Pouchkine, en plein centre de la capitale, où affluaient également des partisans de Navalny, comme le montre ce tweet de notre correspondante à Moscou.

De nombreux militants pro-Navalny avaient déjà été interpellés vendredi, à la veille des manifestations. 

Crainte d’affrontements

Des observateurs craignaient que les manifestations ne dégénèrent en affrontements avec la police suivis d’arrestations massives, comme cela avait été le cas lors de manifestations contre le troisième mandat de Poutine en mai 2012.

Des heurts avec la police avaient alors éclaté et des centaines de manifestants avaient été interpellés. Des charges criminelles avaient été retenues contre une trentaine de manifestants et nombre d’entre eux ont été condamnés à des peines allant jusqu’à quatre ans et demi de prison.

Poutine, qui dirige la Russie depuis près de vingt ans, a été réélu en mars pour un quatrième mandat avec son meilleur score – plus de 76 % des voix. L’opposition et des observateurs indépendants ont dénoncé le bourrage d’urnes et d’autres fraudes électorales.